La Cour suprême a rejeté jeudi une requête palestinienne contre un projet visant à rendre le Tombeau des Patriarches d’Hébron accessible en fauteuil roulant.
Le panel de trois juges a rejeté les arguments de la mairie d’Hébron, gérée par les Palestiniens, qui soutenait que le projet d’installation d’un ascenseur sur le site était motivé par des raisons politiques, qu’il nuisait à l’esthétique du lieu saint et qu’il existait d’autres solutions plus appropriées et moins dommageables.
Le site, sacré à la fois pour les Juifs et les musulmans, n’est plus accessible que par son escalier emblématique. Le projet, d’un coût de 1,2 million d’euros, comprend un ascenseur, un chemin pour atteindre l’entrée depuis le parking et un pont reliant l’ascenseur à l’entrée.
La décision permet aux résidents juifs de la ville divisée, qui constitue un haut lieu de tension, de poursuivre la construction du projet, qui a commencé en août après des années de planification et d’attente des autorisations du gouvernement israélien. Le ministère de la Défense a déclaré que les travaux devraient durer six mois.
La municipalité d’Hébron et le Waqf, qui supervise les lieux saints musulmans dans les territoires palestiniens, se sont opposés à ce qu’ils ont qualifié d' »expropriation de terres palestiniennes pour le projet ».
Pour réaliser cet ouvrage, Israël a dû prendre le contrôle total du sanctuaire et des terres qui l’entourent, dont une partie était sous contrôle palestinien : les accords de Wye River de 1996 ont placé la municipalité palestinienne de la ville du sud de la Cisjordanie, ainsi que le Waqf, en charge de la partie sud-est du site.
L’Autorité palestinienne s’est également opposée au projet, dénonçant une tentative de judaïsation de la ville, et a demandé à l’UNESCO d’intervenir.
La municipalité d’Hébron a proposé plusieurs projets alternatifs, mais les juges les ont rejetés, car ils n’apportaient pas, notamment, assez de garanties en matière de sécurité.