Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi d’expulser les ambassadeurs de dix pays dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, après un appel lancé en faveur de la libération de l’opposant et mécène Osman Kavala.

« J’ai dit à notre ministre des Affaires étrangères que nous ne pouvions plus nous permettre de les accueillir dans notre pays », a déclaré M. Erdogan, selon des propos rapportés jeudi par plusieurs médias turcs.

Cette menace de sanctions contre les principaux pays occidentaux a été relayée par la presse pro-gouvernementale, quelques heures seulement avant que le GAFI, le Groupe d’action financière, annonce le placement du pays sous surveillance.

Les pays sont généralement informés en amont de la décision, rendue publique en fin de journée.

La Turquie rejoint ainsi l’infâme « liste grise » du Gafi pour ses manquements dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Elle y retrouve des pays comme le Panama, la Syrie, le Pakistan ou le Zimbabwe.

Malgré « un certain nombre de progrès » dans ces domaines depuis 2019, a souligné l’organisation, « de sérieux problèmes demeurent ».

Une décision qualifiée d' »injuste » par le ministère turc des Finances.

Lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient réclamé, dans un communiqué commun, un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala, éditeur et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.

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