Après cinq ans à servir dans l’armée israélienne, il pose en 2001 ses valises à New York. Inscrit au Baruch College pour une formation au commerce, il pense alors surtout à faire la fête, a-t-il lui-même raconté lors de la cérémonie de remise des diplômes de cet établissement en 2017.
Il finira par abandonner ses études pour lancer sa première aventure entrepreneuriale: des chaussures à talons hauts rétractables, qui se révèlent « très dangereuses ».
Il se lance ensuite dans la confection de vêtements renforcés aux genoux pour les enfants. Là non plus, le succès n’est pas au rendez-vous. « Au pic de notre réussite, on vendait pour 2 millions, mais on en dépensait 3 », se remémorait-il au Baruch College.
A la même époque il rencontre sa femme Rebekah, la cousine de l’actrice Gwyneth Paltrow. Mariés quelques mois plus tard, ils ont désormais cinq enfants.
Adam Neumann évoque souvent l’importance cruciale dans son travail du soutien de sa femme. « La première fois que je l’ai vu, même s’il était fauché, je pouvais voir qu’on allait créer ensemble quelque chose à grande échelle pour la planète », a-t-elle raconté dans un podcast en 2018.
Associé à son ami Miguel McKelvey, il entrevoit le potentiel des bureaux partagés et crée en 2008 Green Desk. Le concept de « coworking » n’est alors pas nouveau mais il vient tout juste de prendre de l’ampleur à la faveur des nouvelles technologies, qui permettent de travailler depuis n’importe où, et de la crise financière, qui a forcé de nombreux licenciés de la finance ou de la création à monter leur entreprise.
Parce qu’ils voulaient construire une « communauté qui aide les gens à donner un sens à leur vie », composée de « membres » et non plus seulement de « locataires », ils lancent, avec Rebekah, WeWork en 2010.
La société gère désormais plus de 500 sites répartis dans une trentaine de pays.
Mais, pour alimenter cette croissance, elle brûle beaucoup d’argent. En 2018 par exemple, elle a perdu 2 milliards de dollars alors même qu’elle ne récoltait que 1,6 milliard de revenus.
Adam Neumann, lui-même un bourreau de travail, mène ses équipes à un rythme effréné et avec un style particulier, certains salariés saluant l’énergie inspirante de la direction, d’autres déplorant une atmosphère d’étudiants et les priorités sans cesse mouvantes de l’entreprise.
Bouté hors de son groupe, M. Neumann n’en part pas les mains complètement vides. Selon une source de l’AFP, l’ex-patron devrait recevoir 1,7 milliard de dollars, dont 1 milliard issu de la vente d’une grande partie de ses actions ».