Intel Israel a nommé pour la toute première fois un Arabe israélien au poste de vice-président. Originaire de Taybeh, dans le centre du pays, Reda Masarwa a été promu à cette fonction après 24 années passées au sein de l’entreprise, a annoncé Intel mercredi.
Masarwa avait commencé à travailler pour la firme après avoir terminé ses études à l’université Ben-Gurion. Ces dernières années, il a été chargé de la gestion de la construction des usines d’Intel, dirigeant une équipe constituée de 150 ingénieurs de la firme et supervisant le travail de plus de 2 000 ingénieurs qui n’appartenaient pas à l’entreprise.
Marié et père de quatre enfants, il a vécu aux États-Unis au cours des trois dernières années avec sa famille. Au total, il a été affecté par Intel dans différentes régions du monde pendant plus de dix ans au cours de toute sa carrière, a noté la firme.
Son poste a été particulièrement difficile pendant la pandémie dans la mesure où il n’a pas pu se déplacer librement sur les sites d’Intel à travers le monde entier.
Ayman Odeh, à la tête de Liste arabe unie et l’un des plus importants politiciens d’origine arabe, a félicité Masarwa pour sa promotion.
« C’est la première fois qu’Intel nomme un citoyen arabe d’Israël au poste de vice-président. Fierté », a dit Odeh.
Les Arabes israéliens sont sous-représentés dans le secteur des hautes technologies israéliennes, ne constituant qu’environ 2 % de la main-d’œuvre alors qu’ils forment 20 % de la population nationale.
Le gouvernement devrait mettre en œuvre un plan sur cinq ans, reposant sur un budget de plus de 500 millions de shekels, pour renforcer les programmes technologiques et scientifiques au sein de la communauté arabe d’Israël.
Ce plan comprendra des programmes d’enseignement et de formation professionnelle dans le secteur hi-tech, des incubateurs technologiques pour les entrepreneurs et les start-ups et l’ouverture de musées des sciences, entre autres.
La ministre de l’Information et des technologies, Orit Farkash-Hacohen, a rencontré à plusieurs reprises, le mois dernier, le dirigeant du parti islamiste Raam, Mansour Abbas, à ce sujet. Tous deux ont convenu des détails finaux du plan dans la journée de lundi, a annoncé le site d’information Walla.
Ainsi, Farkash-Hacohen a déclaré mardi qu’elle-même et Abbas avaient lancé le programme intitulé « Impact pour la communauté arabe » qui vise à intégrer les Arabes israéliens dans le secteur technologique.
« L’industrie des hautes technologies en Israël bat tous les records en ce qui concerne ses résultats et ses contributions à l’économie israélienne mais il existe encore d’importants écarts dans la société », a commenté Farkash-Hacohen mardi. « Le moment est venu de se servir des réussites du secteur hi-tech comme d’autant de leviers sociaux et de créer des programmes à long-termes qui permettront le changement. »
Farkash-Hacohen et Abbas ont tous les deux assisté à la Conférence économique de la communauté arabe à Nazareth, mardi.
Sami Saadi, chef de l’organisation à but non-lucratif Tsofen, qui vise à développer des pôles de haute-technologie dans les communautés arabes et à intégrer des ingénieurs arabes dans le secteur, a déclaré lors de cette conférence que la communauté « a le potentiel nécessaire pour répondre à la demande s’agissant des milliers d’emplois proposés » dans ce domaine professionnel particulier.
Depuis que Tsofen a été lancé, en 2008, le nombre d’ingénieurs arabes dans les firmes de technologie est passé de moins de 400 à environ 9 000, a poursuivi Saadi.
« Nous devons relever aujourd’hui trois défis – aux niveaux politique, social et économique », a dit Abbas lors de la conférence. « Nous devons investir dans l’éducation, aux niveaux professionnel et universitaire, ce qui permettra de faire avancer significativement la communauté arabe. »
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