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Samuel Woodhams, journaliste et chercheur pour le cabinet d’études indépendant anglais Top10VPN, spécialisé dans le droit numérique, a coécrit une étude en mai sur le marché de ces logiciels espions. Il répond à nos questions sur ce secteur qui, jusque-là, ne connaissait pas la crise.

Samuel Woodhams : Il y a beaucoup d’entreprises qui existent actuellement. J’ai l’impression que tous les deux mois, on apprend l’existence d’une nouvelle société produisant une technologie similaire à celle de Pegasus. Nos recherches ont montré que l’écrasante majorité des fabricants est basée dans des pays démocratiques, principalement en Europe, en Israël et aux États-Unis, alors qu’ils vendent leur technologie aux régimes les plus répressifs du globe.

Quels sont les noms de ces grandes entreprises ?

NSO Group est probablement l’une des sociétés les plus connues, et elle l’est encore plus maintenant qu’elle fait la Une des journaux. Mais il y a quelques années, en 2015 et 2016, c’était FinFisher qui était leader sur le marché. Cette filiale du groupe allemand Gamma compte encore aujourd’hui de nombreux clients dans le monde entier. Dans les grands noms du marché, on peut également citer l’entreprise italienne Hacking team.

Pegasus n’est-il pas que la partie visible de l’iceberg ? Doit-on s’attendre à de nouvelles révélations dans les mois à venir ?

Oui, absolument. Et je pense que cette histoire a montré que NSO Group n’est qu’une des sociétés impliquées dans ce business. Ils ne sont certainement pas les seuls à fabriquer cette technologie. Et je pense qu’il y a d’innombrables autres personnes dans le monde qui pourraient potentiellement être surveillées en ce moment-même, et qui ne le savent pas.

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