Tel Aviv : une ville que seuls les méga-riches pourront habiter.
Tel est l’avenir de Tel-Aviv selon de nouvelles données qui montrent que cette ville devient inabordable pour ceux qui n’héritent pas d’une maison ou ne gagnent pas le triple du salaire moyen.
Les responsables de la municipalité de Tel-Aviv suivent avec inquiétude l’évolution du marché local du logement.
Une nouvelle recherche, menée par des chercheurs de l’Université de Tel Aviv en partenariat avec la branche économique de la ville et l’Institute for Local Government, a révélé que le prix d’un appartement typique de quatre pièces à Tel Aviv a augmenté de 50 % entre 2011 et 2020, contre 32 % pour un appartement similaire dans 11 autres grandes villes israéliennes.
La moyenne à Tel-Aviv en 2020 était de 3,078 millions de shekels, contre 1,7 million de shekels dans d’autres villes.
L’écart croissant entre « l’État de Tel-Aviv » et les villes de la périphérie crée des barrières élevées et démontre à quel point le logement a été un facteur d’inégalité en Israël
« Posséder une maison à Tel Aviv est une option pour le décile supérieur dans le meilleur des cas, et pour une petite partie du décile supérieur dans le pire des cas », explique le professeur Danny Ben-Shahar, directeur de l’Institut Alrov pour l’immobilier et dans la recherche à la Coller School of Management de l’Université de Tel Aviv, qui a mené des recherches avec le Dr Sagit Azari-Viesel, post-doctorant à l’UCLA et maître de conférences à TAU, et le Dr Ravit Hananel, directeur du Laboratoire de rénovation urbaine et de politique du logement dans le public de l’université département politique.
La recherche, présentée lors de la quatrième conférence pour l’économie municipale en juin à Tel-Aviv, indique que les appartements de 3-4 pièces à Tel-Aviv sont hors de la fourchette de prix pour la plupart des Israéliens. Les appartements de cinq pièces ne sont disponibles que pour le décile supérieur, et les seuls membres du décile supérieur qui peuvent posséder un appartement à Tel-Aviv sans en hériter sont les ménages gagnant en moyenne au moins 52 000 shekels par mois, soit plus du triple du revenu médian des ménages qui est de 16 000 shekels.
De nombreux sites de Tel-Aviv devraient subir un lifting coûteux dans les années à venir. Si la municipalité ne prend pas de mesures drastiques, la hausse des prix ne fera qu’exacerber l’exode continu des jeunes qui n’ont pas les moyens de vivre en ville.
Le bâtiment démoli des premiers intervenants du Magen David Adom, qui occupait une partie importante de la place de Bâle, illustre le processus.
Sélection de Claudine Douillet pour Alliance magazine, premier média juif en ligne