Ilana Ferhadian ce vendredi matin sur Radio J, à 7h47. Sujet de l’interview : la coopération israélo-marocaine.
C’est officiel. Après avoir reçu tous les agréments nécessaires pour entamer ses actions de terrain, la chambre de commerce et d’industrie Israël-Maroc vient d’être officiellement reconnue. Elle vise à faire la promotion du commerce bilatéral, des investissements et des relations commerciales entre les deux pays.
Yehuda Lancry, ancien ambassadeur d’Israël à Paris et à l’ONU est le président de la chambre de commerce Israël-Maroc. Daniel Rouach est le 1er Vice-Président.
« On a fusionné deux listes pour n’en former qu’une parce que c’était une demande extrêmement forte des autorités israéliennes. La chambre de commerce Israël-Maroc rassemble des hommes d’affaires de Jérusalem, Tel-Aviv, Beer-Sheva et nous avons eu beaucoup de Marocains qui souhaitaient également [en] faire partie », nous explique son vice-président.
Entre « Israël et le Maroc, c’est une longue histoire ». Si les deux pays sont en coopération depuis plusieurs semaines, cela n’est pas près de continuer.
En effet, le ministre marocain des affaires étrangères sera bientôt en Israël pour une visite officielle, les compagnies aériennes EL AL et Air Maroc doivent inaugurer une liaison directe entre Tel-Aviv et Marrakech dès le 25 juillet.
Entre ces deux pays, « les chiffres fictifs c’est 50 millions de dollars. Les chiffres réels, c’est trois fois plus. C’est au moins 150 millions de dollars d’échanges entre Israël et le Maroc puisque beaucoup d’échanges sont faits entre des pays tiers. Vous avez des produits israéliens qui arrivent en France et qui sont ensuite exportés vers le Maroc. […] [Leur relation] et les chiffres sont couverts par une sorte de secret défense.
Mais la relation est devenue de plus en plus forte. On est certain qu’en matière de technologie et de savoir-faire, les Israéliens vont signer des accords très importants avec le Maroc dans le domaine de la défense, de la sécurité, de l’irrigation, de la santé ». En outre, même si pour le moment l’exportation marocaine en Israël est très faible, ils s’attendent à une réelle amélioration.
Daniel Rouach explique également que la vocation consiste en l’organisation de missions, dont une est d’ailleurs prévue pour le mois d’octobre. « Aujourd’hui nous avons un redécollage des demandes entre Israël et le Maroc. »
Pour le vice-président de la chambre du commerce, nombreux vont probablement être les Marocains qui vont venir visiter Jérusalem. « Nous allons avoir beaucoup de courants d’affaires dans le monde du tourisme. Mais, ceux qui vont faire les affaires entre Israël et le Maroc ce n’est pas obligatoirement ceux qui sont originaires du Maroc. »
Pour Daniel Rouach, l’amour du Maroc en Israël est à peine croyable. « La volonté d’Israël c’est de trouver une réconciliation, une conciliation, une volonté de travailler avec le Maroc de manière naturelle. […] Yehuda Lancry avait déjà établi des liens [politiques] avec le Maroc. Moi-même j’ai établi des liens économiques. »
Cécile Breton (Radio J).
LE PLUS. Les domaines clés à forts potentiels entre Israël et le Maroc :
Agriculture et Irrigation. Aéronautique et spatial. Biotechnologies et sciences du vivant. Tourisme.
L’industrie électronique pourrait être à l’avenir un domaine clé de coopération hightech entre Israël et le Maroc.
Le Maroc dispose d’un certain nombre d’atouts pour développer le secteur de l’électronique : l’industrie électronique est née au Maroc dans le courant des années 1950-1960 avec l’implantation de STMicroelectronics en 1960 (Thomson à cette époque. Aujourd’hui, le secteur connaît un véritable engouement pour les branches de montage de cartes électroniques, de circuits intégrés, de centraux téléphoniques et de fabrication de composants électroniques. Le pays compte plus de 30 unités industrielles, génératrices de près de 7 000 emplois.
Elles réalisent des exportations pour un montant global de 940 millions de dirhams par an. La fabrication des composants électroniques dépend, de plus de 11 sociétés et réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,2 milliard de dirhams; La production de la branche électronique est quasi exclusivement orientée vers l’exportation. 83 % des produits électroniques ont été exportés, principalement, vers la France (plus de 99 % du total). En seulement quelques années, le Maroc est passé du statut d’importateur à celui d’exportateur de composants électroniques.
Dans le domaine de l’électronique, les atouts du Maroc sont principalement sa proximité géographique avec l’Europe, une disponibilité d’ingénieurs et de techniciens qualifiés ainsi que des infrastructures suffisantes et de bonne qualité. L’ASEL (Association du Secteur de l’Électronique) regroupe les principales industries de l’électronique basées au Maroc. Ce secteur souffre toutefois des faibles dépenses en R&D. L’emploi dans le secteur électrique-électronique, constitué par plus de 50 % de femmes sur un total de près de 31.000 personnes, représente 6,3 % des postes de travail de l’ensemble des industries de transformation du Royaume.