La France sert de tremplin à Procter & Gamble pour ses innovations.

Les Echos : « Procter & Gamble renforce son ancrage en France. Invité par Emmanuel Macron à l’une des éditions de Choose France, à Versailles, aux côtés de 140 dirigeants d’entreprises internationales, Loïc Tassel, le président Europe du géant des biens de consommation américain avait annoncé un investissement de 40 millions d’euros dans son usine de soins du linge à Amiens pour les marques Ariel , Dash et Lenor.

« En cinq ans, cela porte nos investissements à 300 millions dans cette usine, auxquels s’ajoute cette nouvelle enveloppe destinée à augmenter nos capacités de production et étendre la digitalisation du process de production », précise le Français basé à Genève. La zone Europe pour « P & G » comprend aussi la Russie, les pays d’Europe de l’Est, la Turquie et Israël, soit quelque 17 milliards de dollars de ventes, 25 % du chiffre d’affaires mondial du groupe ».

ISRAËL ET INNOVATIONS.

Source letemps.ch : « A l’origine, il y a une innovation: le premier savon flottant au monde, qui surnage quand on le laisse tomber dans son bain. C’était dans la seconde moitié du XIXe siècle, aux Etats-Unis: un produit signé Procter & Gamble (P&G). Ce qui fut jadis une start-up s’est, au fil du temps, mué en numéro un mondial des biens de consommation. Histoire de maintenir sa position dominante sur les marchés, la multinationale américaine s’est dotée d’un concept d’innovation ouverte, impliquant les milieux académiques et autres PME. Révolution 4.0 oblige, le dispositif intègre à présent des jeunes pousses technologiques, locales et étrangères.

L’inspiration est venue de Sophie Blum, vice-présidente du marketing pour le groupe à Genève et ex-directrice générale de l’antenne israélienne de la firme. Sa philosophie d’incubation inclusive d’idées est en ce moment déployée au bout du Léman, dans le but d’élargir ensuite le concept à l’échelle mondiale. Explications avec la cheville ouvrière de cette nouvelle stratégie, à l’occasion d’un voyage d’une délégation helvétique de plus de 80 personnes à Tel-Aviv, initiée par la Fondation Nomads.

«Le Temps»: Pourquoi avoir d’abord lancé votre modèle d’innovation ouverte en Israël?
Sophie Blum: Quand on est une société qui génère 65 milliards de dollars (61,6 milliards de francs) par an, avec une présence dans 180 pays et qui touche tous les jours 5 milliards de consommateurs, il faut se lever tôt pour continuer à faire la différence. Avec 8 milliards d’habitants sur terre, vendre ne doit pas être notre unique but. Nous sommes aussi là pour jouer un rôle dans l’écosystème et prendre soin du tissu économique qui nous entoure. En Israël, j’ai voulu contribuer à cet effort en m’intéressant aux start-up locales, une communauté qui m’est proche. C’est la même démarche que je prône aujourd’hui à Genève.

Que vous apporte votre concubinage avec des entreprises en démarrage?
Cela permet de combiner le meilleur de nos deux mondes: celui d’une multinationale bien établie et le dynamisme des start-up. Les entreprises en démarrage profitent de notre discipline de leader du marché et des retours des consommateurs, tout en se garantissant une porte ouverte sur un important portefeuille de clients. En échange, nous gagnons l’accès à des innovations, sans la contrainte d’un modèle d’affaires établi et avec une réactivité accrue.

N’êtes-vous pas en train d’externaliser votre recherche et développement?
Non, on ne remplace pas, mais on enrichit. Il s’agit de cocréation, via un processus d’itération. P&G emploie 7500 chercheurs à travers le monde. C’est une équipe d’experts interne que nous avons choisi de compléter avec des compétences externes de pointe. En gros, nous avons mis en place un véritable accélérateur d’idées, permettant d’enrichir notre écosystème avec davantage de disciplines ».

 

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