L’ingénierie neuromorphique intéresse les chercheurs : voilà qu’Intel et Accenture ont annoncé s’être associés à un projet de recherche universitaire mené en Israël visant à monter un bras robotique sur un fauteuil roulant.

« L’informatique neuromorphique est tout à fait adaptée aux technologies d’assistance, étant donné ses faibles besoins en énergie et sa capacité à apprendre et à s’adapter à de nouvelles situations en temps réel », explique Mike Davies, directeur du Neuromorphic Computing Lab d’Intel. Ce bras robotique, contrôlé à l’aide d’un joystick, permettra d’aider les patients souffrant de lésions de la colonne vertébrale à effectuer leurs tâches quotidiennes.

Accenture apportera un financement et un soutien technologique au projet, tandis qu’Intel, qui a développé la puce de recherche neuromorphique Loihi, mettra à disposition de l’équipe de recherche sa technologie neuromorphique.

Un soutien algorithmique sera aussi proposé par l’Applied Brain Research (ABR), à travers l’algorithme « recurrent error-driven adaptive control hierarchy » (REACH), publié en open source.

Selon les chercheurs, il ne fait aucun doute que la robotique assistée représente une avancée majeure pour les personnes en situation de handicap. « Nous pensons que le développement d’un bras robotique basé sur l’informatique neuromorphique peut changer la donne pour les personnes handicapées. Il pourrait leur permettre de s’engager plus facilement dans la communauté, de renforcer leur indépendance et de leur offrir de nouvelles possibilités d’emploi. Les améliorations attendues en termes de coûts et de performances sont potentiellement disruptives pour ce marché », soutient Arie Melamed-Yekel, general management d’ALYNovation à l’hôpital ALYN.

« Ce projet de recherche est une démonstration probante de l’impact que l’informatique neuromorphique peut avoir sur le développement d’appareils d’assistance intelligents et abordables », précise Edy Liongosari, responsable Technology Innovation Growth and Strategy et Chief Research chez Accenture. Et ce, même si les tarifs restent encore prohibitifs dans ce domaine. « L’aide apportée par les bras robotiques aujourd’hui est largement limitée en raison de leur coût élevé et de leur consommation d’énergie excessive », nuance Elishai Ezra Tsur, Lead Project Researcher à l’Open University of Israel.

En utilisant l’apprentissage en temps réel de Loihi, les chercheurs prévoient la mise en œuvre d’un contrôle adaptatif pour améliorer la fonctionnalité du bras et entendent utiliser des pièces abordables qui pourraient réduire le coût par plus de 10 fois, indique un communiqué. Si le projet de recherche aboutit, le bras robotique d’assistance sera alors mis en production.

Les chercheurs de l’Open University of Israel et de l’hôpital ALYN ont déjà créé le bras robotique qu’ils utiliseront pour leurs tests. La prochaine étape consistera donc à construire le modèle de réseau neuronal qui contrôle le bras. Puis, l’équipe de recherche déploiera le modèle sur le matériel neuromorphe d’Intel pour tester les capacités du bras. Intel et Accenture déclarent de leur côté qu’ils continueront à soutenir et financer des recherches neuromorphiques similaires.

www.zdnet.fr

Partager :