Depuis l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, les dons pour la reconstruction en provenance de l’étranger ont été particulièrement nombreux. Une solidarité qui illustre l’intérêt du monde entier pour la « Vieille Dame » et le patrimoine français en général. Un lecteur d’IsraelValley nous a demandé : « Des dons venant d’Israël pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris ont-ils eu lieu? ». La réponse IsraelValley est… non… pour l’instant.
Selon (1) : « Le terrible incendie qui a détruit en partie Notre Dame de Paris en 2019 aura marqué le coeur des Français mais aussi de nombreux citoyens à travers le monde. Emmanuel Macron s’était engagé à une reconstruction pour 2024 avec une première messe prévue le 16 avril 2024. Un objectif maintenu par le Président lors de sa visite du chantier deux ans après le drame. A ce jour, 833 millions d’euros ont été récoltés en provenance de 340.000 donateurs, et 70 millions proviennent de l’étranger.
Stanislas de Laboulaye, l’ambassadeur chargé du volet international de la reconstruction, nous a témoigné de l’intérêt des étrangers pour Notre-Dame de Paris et le patrimoine français.
Incendie de Notre Dame : l’émotion autour du globe
« L’écroulement de la flèche en direct à la télévision dans le monde entier a eu un effet un peu 11-septembre » estime Stanislas de Laboulaye. Alors que toutes les caméras étaient braquées sur les flammes dévorant la charpente et que les Parisiens s’amassaient autour du lieu pour assister au triste spectacle, le monde entier retenait son souffle. C’est la chute de la flèche, quelques heures après le début de l’incendie, qui aura le plus marqué les esprits.
L’attachement à la Vieille Dame parisienne s’explique en partie par le nombre de visiteurs qui foulent sa nef chaque année, près de 12 millions avant l’incendie. C’était le monument le plus visité de Paris devant le Louvre ou la Tour Eiffel. « Quand nous avons interrogé des étrangers y compris les présidents américains » témoigne Stanislas de Laboulaye, « ils racontaient tous comment, pour la première fois, ils étaient allés à Notre Dame ». Les souvenirs personnels y sont nombreux et souvent chargés de sentiments. Il n’était pas rare d’assister à des demandes en mariage sur le parvis de la cathédrale. Sinon c’est par son caractère religieux ou son importance pour le patrimoine français que plus d’un à travers le monde aura été touché.
Pour certains, c’est la littérature qui les aura liés à la cathédrale. Le chef d’œuvre Notre Dame de Paris de Victor Hugo continue d’être lu aujourd’hui et ses adaptations sont nombreuses en films ou comédies musicales qui rendent populaire l’histoire de la cathédrale, à l’image de la comédie française homonyme, jouée dans plus de 20 pays et adaptée en huit langues. « Cela a rendu très populaire Notre Dame auprès de catégories de population, les jeunes en particulier, qui n’étaient pas particulièrement touchés par l’aspect religieux ou l’aspect patrimonial », relève Stanislas de Laboulaye.
Les Etats-Unis en tête des donations pour Notre-Dame
Nombreux ont été les citoyens étrangers à faire des dons pour la reconstruction de l’édifice. Sur les 70 millions d’euros de donation en provenance de l’étranger la moitié viennent des Etats-Unis. Les Américains « ont une vieille tradition qui remonte notamment au lendemain de la guerre de 14-18, qui est de venir au secours du patrimoine français. », explique Stanislas de Laboulaye. Après la Première Guerre mondiale, de nombreux dons américains ont, par exemple, servi à rebâtir la Cathédrale de Reims, le château de Versailles et celui de Fontainebleau. « Les Américains ont une fondation, French Heritage, qui est dédiée à la préservation du patrimoine français. Elle canalise les aides des citoyens américains en direction du patrimoine français. Ils l’ont utilisée à nouveau pour Notre Dame. », souligne l’ambassadeur. Avant même l’incendie, l’association Friends of Notre Dame avait été créée, destinée à levée des fonds aux Etats-Unis pour la restauration de l’édifice.
Les Américains n’ont pas été les seuls à accourir au chevet de la cathédrale. L’Allemagne a, par exemple, récolté près d’un demi-million d’euros pour restaurer l’édifice. Cette somme permettra de restaurer des vitraux endommagés par l’incendie. Cette opération sera effectuée conjointement avec des artisans verriers allemands. « Cela montre aussi que nous avons une responsabilité partagée envers notre patrimoine de l’humanité. C’est le cœur de l’idée du patrimoine mondial. » s’est réjouie Maria Böhmer, présidente de la Commission allemande pour l’UNESCO.
Ce sont aussi les dons en provenance de pays moins attendus, comme la Russie ou la Chine qui ont le plus surpris Stanislas de Laboulaye : « Nous avons vu des pays anciennement communistes réagir. Nous avons découvert que c’est parce qu’ils avaient lu et étudié Victor Hugo à l’école ».
Les entreprises internationales ont aussi participé à l’effort. Disney, qui avait gagné gros avec son dessin animé le Bossu de Notre Dame, a promis 5 millions de dollars, tandis que le producteur de jeux vidéo Ubisoft s’est engagé à verser 500.000 euros. La raison : son titre Assassin’s Creed Unity, se déroule à Paris et la cathédrale y occupe une place importante.
Les donations impactées par la crise sanitaire
En mars 2020, le confinement lié à la pandémie avait mis à l’arrêt les travaux de consolidation et de sécurisation. Mais la situation sanitaire aura aussi mis à mal les possibilités de collectes de dons à l’international. « Nous travaillons en ligne et nous comptons sur les programmes en ligne et à la télévision pour maintenir l’intérêt. », témoigne Stanislas de Laboulaye, « mais nous ne pouvons pas organiser les événements qui étaient prévus sur place ».
Problème : les véritables travaux de reconstruction ne font que commencer, et les études pour connaitre le montant du coût de la reconstruction viennent d’être lancées. « Pour l’instant nous avons un montant conséquent mais il n’est pas du tout exclu que l’on en ait besoin davantage dans quelques temps ».
(1) lepetitjournal.com