Nathalie Sosna-Ofir : « Ce n’est pas quelques extrémistes d’un côté ou de l’autre, qui me contraindront à me méfier d’hommes et de femmes qui partagent mon quotidien, certains mêmes devenus des amis, des gens qu’il m’importe peu de savoir s’ils sont juifs ou arabes, juste des israéliens comme moi…
Rachid, mon garagiste qui bichonne ma voiture, Ramzi, mon pharmacien qui me donne des médicaments même sans ordonnance et qui ouvre sa pharmacie à n’importe quelle heure si j’ai besoin de quelque chose, Djalaj Ashkar, le directeur du service des urgences de l’Hôpital Hillel Yafé qui s’occupe personnellement de mes enfants quand ils se blessent ont une forte fièvre en pleine nuit, Abed, le maître nageur du country club qui a toujours des lunettes à me prêter quand j’ai oublié les miennes, Sami, le sauveteur de la plage de Nachsholim qui s’inquiète de savoir si j’ai bien mis de l’écran total ou descend de sa cabane pour m’amener un parasol quand je m’endors sur la plage, mon ami Moussa, patron d’un des plus grands journaux en langue arabe du pays qui m’emmène cueillir ses olives et avec lequel nous nous rendons compte, à grands coups de discussions souvent virulentes, qu’en fait nous partageons les mêmes rêves pour demain, Hazem, mon pompiste qui avance mon plein d’essence quand j’ai oublié ma carte de crédit à la maison, Saada, ma femme de ménage qui ramène toujours des poivrons farcis et des baklavas qu’elle prépare elle-même, Abbu Ali de Faradis qui prépare un des meilleurs houmous du pays, Saida et Nora qui chaque jour nettoient les parties communes de mon immeuble avec le sourire, Farid le jardinier qui nous fleurit les yeux en chantant du Farid El Atrache, Rachida, ma caissière favorite au supermarché qui ne rechigne jamais à m’aider à ranger les courses dans les sacs, Nabil qui me les livre au 10ème étage même quand l’ascenseur est en panne, Madhar, le dentiste qui calme ma rage de dents de jour comme de nuit et même pendant le Ramadan, Gaby, le chauffeur du consulat de France à Haïfa toujours prêt à son volant pour rendre service, Wallid, le barman de chez Aroma qui me dessine toujours un cœur de lait sur mon café Afouch et j’en passe.
Je leur en veux d’essayer me faire devenir celle que je ne suis pas et que je ne serai jamais. #ILoveIsrael »
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