« Notre solution n’entraîne pas une augmentation substantielle du budget. Aucun capteur ou caméra n’est utilisé. Nous collectons juste des images existantes de ponts ou de tunnels et, grâce à un traitement d’images breveté et des techniques d’intelligence artificielle, nous produisons une maintenance prédictive », explique à L’Usine Digitale Saar Dickman, PDG et cofondateur de Dynamic Infrastructure. Ancien vice-président de la cybersécurité automobile chez Harman, société appartenant à Samsung, il s’est associé en 2018 à Amichay Cohen, spécialiste de l’exploitation de tunnels en Israël et aux Etats-Unis.
Ensemble, ils ont réalisé qu’il n’existait pas de système efficace permettant d’identifier rapidement et précisément les défauts des ponts tout au long de leur durée de vie. « Il y a des inspections périodiques, concède Saar Dickman, mais personne ne prend toute l’histoire et l’analyse du point de vue de l’exploitation et de l’entretien. Lorsque vous regroupez ces détails en une seule image, vous pouvez prendre une décision très éclairée en fonction des données et des budgets ».
“Les ponts, c’est comme des humains”
La start-up définit avec son client, des experts en ingénierie et des analystes de risques le point de bascule, le moment où la construction est en danger d’effondrement. Et c’est l’image qui va fournir ce renseignement qui pourra lancer l’alerte. Dickman note « une énorme similitude entre les êtres humains et les méga-infrastructures comme les ponts. » Comme les humains, les ponts passent par une « enfance » de plusieurs années pendant leur construction, et ils sont construits pour durer environ 80 à 90 ans.
Leur mauvais état entraîne des pertes de vies humaines et des millions de dépenses imprévues. Rien qu’aux Etats-Unis, plus de 235 000 ponts (38% sur l’ensemble du pays) ont été identifiés comme nécessitant des réparations, pour une facture totale de travaux s’élevant à 171 milliards de dollars.
Une start-up présente dans cinq pays
En deux ans, Dynamic Infrastructure a déjà séduit de nombreux clients dans cinq pays : aux Etats-Unis, en Allemagne, en Suisse, en Grèce et en Israël. Au total, 30 000 ouvrages sont actuellement surveillés de près par la jeune pousse. En pleine croissance, la start-up lève « continuellement des fonds auprès de capital-risque et d’investisseurs institutionnels aux États-Unis et en Europe », confie Saar Dickman sans nommer ses bienfaiteurs.
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