Le professeur Oded Goldreich devait recevoir le prestigieux prix Israël pour ses travaux sur la théorie de la complexité informatique. Mais le ministre de l’Éducation s’y oppose et l’accuse de soutenir le mouvement BDS, qui milite contre l’attitude d’Israël vis-à-vis des Palestiniens.
Mais des médias en Israël ont révélé le mois dernier que l’universitaire avait signé en 2019 une pétition appelant le Parlement allemand à ne pas adopter de législation qui dénoncerait comme antisémite le mouvement BDS (“boycott, désinvestissement et sanctions”).
Il aurait par ailleurs qualifié des soldats israéliens de “criminels de guerre”. Le chercheur israélien a également appelé, dans une autre pétition, l’Union européenne à cesser tout financement de l’université israélienne d’Ariel en Cisjordanie, dans les territoires.
Une cérémonie à part
“Un prix Israël pour l’occupation”. Tel est le titre ce vendredi 9 avril de l’éditorial de Ha’Aretz, qui vole au secours de Goldreich. “La Haute Cour de justice vient de fournir des munitions à ceux qui désirent museler toute critique de l’occupation”, souligne le journal.
L’éditorialiste estime que même si, en fin de compte, le professeur se voit décerner le prix, cela se fera au cours d’une cérémonie à part comme s’il existait “un itinéraire séparé pour les lauréats de gauche”.
Le journal souligne encore que par le passé la plus haute instance judiciaire israélienne avait rejeté des appels contre la remise du prix à certains lauréats. L’année dernière notamment le prix avait été décerné au rabbin Yaakov Ariel malgré ses propos méprisants à l’égard de la communauté LGBT.
Haaretz et Courrier International.