L’effervescence monte d’un cran dans le camp « anti-Netanyahou » qui étudie toutes les formules possibles et imaginables pour tenter de former une majorité. Mardi soir, Gideon Saar a lancé un appel à Yaïr Lapid afin qu’il renonce à sa campagne pour tenter de réunir autour de son nom une majorité de 61 députés : « Ce n’est pas la collecte de soutiens qui permettra la formation d’un gouvernement, mais uniquement une tentative effective et rapide de créer une majorité parlementaire réaliste qui le permettra, et la fenêtre des opportunités est limitée dans le temps. Il y a une semaine, lors de la nuit des élections, j’ai renoncé à mon ego afin de permettre la formation d’un gouvernement de changement. C’est maintenant à votre tour d’en faire de même ! »

Comme à l’accoutumée, Yaïr Lapid a répondu par une chose et son contraire : « Pour favoriser la formation d’un gouvernement de changement, nous sommes prêts à des douloureuses concessions. Face aux rumeurs et aux va-et-vient de la semaine dernière il nous est important de clarifier : il n’y a rien que je ne sois pas prêt à envisager, aucune pierre que je sois pas prêt à soulever, aucune possibilité que je ne sois prêt à étudier afin de former un gouvernement de changement et sortir Binyamin Netanyahou de Balfour ».

Le président de Bleu-Blanc a tenté de réparer la « bourde » de l’une de ses représentantes, Ilham Hazzan, qui a rencontré de sa propre initiative le président du parti Ra’am Mansour Abbas et l’a exhorté à ne pas recommander Yaïr Lapid auprès du président de l’Etat mais uniquement Benny Gantz.

Ce dernier a qualifié cette intercession « d’erreur tactique due à une certaine naïveté politique ». Il a indiqué qu’il n’a été mis au courant de cette rencontre qu’après coup et a fait savoir à tous les responsables de son parti que lui et lui seul est habilité à mener des pourparlers au nom de Bleu-Blanc.

Gantz a rappelé que tant Naftali Benett que Gideon Saar sont aptes à occuper le poste de Premier ministre et qu’il ne négligera aucune option qui permettrait de remplacer Binyamin Netanyahou.

A SAVOIR. Au nom de la Liste arabe (plus tellement ) unifiée, Aïda Toumah-Suleiman a annoncé deux des sujets qui devront obligatoirement être évoqués avec les partis qui voudront obtenir le soutien de la liste auprès du président de l’Etat pour la désignation du candidat au poste de Premier ministre : la « question palestinienne » et la fin de « l’occupation ».

La députée a rajouté : « Quiconque voudra obtenir notre recommandation devra obligatoirement s’éloigner de Binyamin Netanyahou – de l’homme comme de sa politique – et se rapprocher de nous ».

Un écueil de plus dans la formation d’une coalition « anti-Netanyahou » qui devrait avoir un semblant d’homogénéité et de stabilité.

Partager :