La crise due au coronavirus et les périodes de confinement incitent de nombreux jeunes juifs ultra orthodoxes à quitter la communauté des « haredim », très rigoriste, pour s’ouvrir au monde.

Raphael Germon n’a pas 30 ans et il a déjà vécu trois vies. Dans la première, il était un Juif ultra orthodoxe. Dans la deuxième, un parachutiste de l’armée israélienne. Dans la troisième, il est un lobbyiste branché de Tel-Aviv. Rien dans sa joyeuse aisance ne laisse soupçonner qu’il fut l’étudiant zélé d’une yeshiva.

Raphaël incarne la transition vers le monde non religieux dans laquelle il guide ses coreligionnaires. «C’est un chemin ardu: il y a les pressions de la famille, l’inadaptation au monde moderne… Ceux qui partent sont très motivés», dit le jeune homme.

Ils ont l’espoir d’une vie libérée de l’application stricte des 613 commandements de la Torah, plus agréable matériellement – un foyer ultra orthodoxe sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté.

Sans compter que la vie dans ce milieu est impossible pour celles et ceux dont l’identité sort de la norme, comme les homosexuels par exemple. La plupart de ces «sortants» sont des adolescents.

«A la vingtaine, on se marie puis on a des enfants et c’est ensuite quasi impossible de partir», relate Rephael.

Depuis le mois de mars, l’association Hillel, qui vient en aide aux ultra orthodoxes ayant rompu avec la communauté, enregistre une hausse de 50 % des demandes d’assistance (500 requêtes dans l’année).

« A la fin de l’été, nous avons vu un grand nombre de garçons et de filles issus des meilleures communautés ne pas revenir dans leurs lieux d’étude », s’alarmait, au début de l’automne, dans une tribune, le rabbin Pinchas Friedman, de Jérusalem.

Le virus ébranle toute la « société de l’étude », ce huis clos où les hommes se consacrent aux textes religieux, sans emploi salarié. « Torahtam omanoutam », « la Torah est leur métier ».

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