La gazelle des montagnes pourrait bien disparaître. Depuis 1955, son espèce est protégée en Israël. Et afin d’éviter son extinction, elle a été Inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Ce pays est l’un des derniers où la gazelle de montagne, gazella gazella, se trouve à l’état sauvage. On la trouve surtout dans le nord et le sud d’Israël, près de la côte et dans la région de Jérusalem. Mais son habitat naturel se réduit à cause du développement humain.
Aussi des écologistes tentent-ils d’éviter sa disparition. L’un d’entre eux, l’Israélien Guy Dovrat recueille leurs excréments dans la Forêt des Martyrs, à l’ouest de Jérusalem.
Les échantillons nettoyés sont analysés au laboratoire avec la technologie NIRs (Near-infrared spectroscopy), qui permet d’obtenir des informations sur la nutrition des gazelles.
Ce professeur qui dirige une étude sur leur alimentation à l’Organisation de recherche agricole Volcani Center déclare « C’est un animal très discret ». Les forêts sont devenues « les derniers grands espaces où les gazelles peuvent vivre » indique-t-il.
D’après lui, leur existence dans cette forêt prouve que le mammifère habitué à la savane « s’adapte » à l’écosystème de ce lieu peuplé de six millions d’arbres plantés en 1951par le Fonds national juif pour symboliser les six millions de Juifs victimes de la Shoah.
Guy Dovrat poursuit « Ce sont de petits herbivores relativement sédentaires, à l’alimentation variée et très sélective ».
Aussi s’agit-il de déterminer ce que mangent les gazelles afin de rendre cet espace plus adapté pour elles.
On estime à environ 5000 le nombre de gazelles de montagne en Israël mais il tend à diminuer sous l’effet de l’urbanisation, comme l’expliquent le professeur Yoram Yom-Tov, du département de zoologie de l’université de Tel Aviv, et le Dr. Uri Roll, de l’université Ben-Gourion de Beer Sheva, dans une étude que publie la revue académique Oryx-The International Journal of Conservation.
« C’est le dernier bastion des gazelles de montagne », mais « certaines populations déclinent (…) malgré le potentiel de reproduction considérable de l’espèce », conclut l’article de la revue britannique en recommandant de ralentir l’expansion urbaine.
Il ne faut pas non plus oublier les nombreux dangers qui menacent ces gracieux mammifères, voitures, prédateurs naturels tels que loups et chacals, ou encore la chasse qui est pourtant interdite pour ces animaux.
Le Fonds national juif, FNJ, qui gère la Forêt des Martyrs est associé à cette entreprise de défense des gazelles de montagne comme le précise Yahel Porat, écologiste et paysagiste de l’institution.
« Nous avons mis en place ce partenariat pour voir comment on peut utiliser les données pour mieux aménager la forêt ». Et de nombreuses actions sont mises en oeuvre, introduction de certaines espèces végétales dont les gazelles sont friandes comme l’installation de caméras sur des arbres pour suivre leurs mouvements et évaluer leur nombre.
Yahel Porat ajoute « C’est important pour nous de savoir où il y a des gazelles pour adapter notre activité dans la forêt, ne pas les déranger et éviter de les pousser vers les routes », aussi récemment, le FNJ a-t-il installé des ponts écologiques au-dessus des routes pour permettre aux gazelles de se déplacer sans risque.
Source Podcast Journal