Le fondateur de Onepoint, spécialisée dans la transformation numérique des entreprises, emploie 2 000 salariés. Et nourrit de grandes ambitions.
Paris Match (Copyrights). « Le visage est encore juvénile, le regard, incisif, et l’impatience, tangible. Difficile pour cet autodidacte de 38 ans de rester en place. Assis, l’une de ses jambes bat la mesure. Debout, il arpente l’espace à grands pas. Et ses idées se bousculent, au rythme d’une diction parfois très rapide. David Layani incarne la relève des grands noms du Web français. Comme Xavier Niel (Iliad), Jacques-Antoine Granjon (Vente- privee) ou Marc Simoncini (fondateur de Meetic), ce n’est pas dans le système scolaire que ce garçon, élevé par des femmes (une mère et deux sœurs), a brillé. Mais, à 22 ans, en 2002, sans le bac et après une expérience dans un groupe américain, celui qui se perçoit comme un « enfant de la crise » crée son entreprise. « J’ai vu quatre banquiers. Pas un n’a accepté de m’ouvrir un compte », se souvient-il. C’est en pleine nuit que lui vient le nom de sa société : Onepoint, « parce que le numérique est un point d’entrée unique partout ».
Aujourd’hui, au sein de Onepoint, les échelons hiérarchiques ont été remplacés par des « positions »
La suite, pour cet ancien cavalier fou de polo, se déroule au galop. Ouvertures de filiales à l’étranger dès le démarrage, notamment au Canada en 2003, faillites évitées de justesse, gains de clients et de marchés, et 2 millions d’euros de chiffre d’affaires la deuxième année. « J’ai failli mourir plusieurs fois, mais cela ne m’a pas empêché de continuer à voir grand. » Le vieux monde salarial et ses divisions entre cols bleus et cols blancs lui semblent aussi obsolètes que la vision purement statutaire des employés. Aujourd’hui, au sein de Onepoint (2 000 salariés pour 200 millions d’euros de chiffre d’affaires), les échelons hiérarchiques ont été remplacés par des « positions » : associé, leader et partner, une « meute en marche » qui fonctionne par association de compétences. Ce patron, qui se définit comme un « libérateur », parie sur l’expertise et sur les affinités pour construire une organisation aussi souple que l’aménagement des 4 000 mètres carrés du siège parisien inauguré en 2016 par Emmanuel Macron sans bureaux personnels et pourvu d’espaces à vocations variables. Un lieu de rencontres plutôt qu’un quartier général à l’ancienne.
En seize ans, Onepoint est devenu une ESN, une entreprise de services numériques, rivale de géants comme Capgemini ou Atos, qui se battent sur un marché français de 40 milliards d’euros. Son objectif ? 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022. « Toutes les entreprises ont compris qu’elles devaient se transformer. Le numérique emporte tout sur son passage. A nous de le leur permettre », explique ce père de deux filles. Parmi ses projets, la construction à Bordeaux d’un lieu unique en Europe, où cohabiteront entreprises, logements, centres de formation, hôtels, infrastructures sportives et écoles, qui pourrait compter jusqu’à 20 000 salariés. Pour David Layani, dont les références entrepreneuriales incluent Steve Jobs aussi bien que Pierre Bellon, le fondateur de Sodexo, les entrepreneurs ont aussi un rôle sociétal à jouer et doivent « rendre ce qu’on [leur] a donné ». (Paris Match)
LE PLUS. Onepoint est une entreprise française spécialisée dans la transformation numérique des entreprises et organisations.
Fondé en 2002 par David Layani, actuel président, le groupe est présent dans 8 pays (Pays-Bas, Belgique, France, Luxembourg, Australie, Canada, États-Unis et Tunisie) et compte 2 300 salariés. En 2017, Onepoint génère un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. Son siège social est situé à Paris, à proximité du Trocadéro.
Onepoint est créée en 2002 par David Layani, actuel président. Entre 2003 et 2007, l’entreprise s’installe au Canada, en Tunisie et en Chine. En 2008, des centres de production sont installés à Bordeaux et Nantes et l’école Onepoint est créée. Elle est destinée à la formation continue des collaborateurs du groupe et de ses clients.
En 2015, elle acquiert l’entreprise Vision IT et participe aux marchés du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas.En 2016, elle acquiert Natea consulting, société de conseil en architecture d’entreprise (cette société fait l’objet d’une fusion en ) et prend une participation majoritaire dans la société Trixir, startup spécialisée dans la ludification.
La même année, Onepoint quitte Boulogne-Billancourt et inaugure son nouveau siège social de 4 000 mètres carrés dans le 16e arrondissement de Paris. En 2018, Onepoint acquiert Geronimo, agence de création d’applications mobiles. La même année, l’entreprise ouvre un bureau à Lyon et un en Australie. En , Onepoint fait l’acquisition du cabinet de conseil Weave qui compte 400 consultants.
Organisation
En 2015, l’entreprise a abandonné l’organisation pyramidale traditionnelle au profit d’un modèle holacratique et propose ainsi à ses employés de s’affilier à des collectifs ouverts et interconnectés en fonction de leurs expertises, techniques ou métiers. En parallèle, l’organisation a été simplifiée avec la suppression de la plupart des niveaux hiérarchiques pour n’en garder que trois. Depuis 2011, le télétravail est intégré à l’organisation grâce à un accord d’entreprise.
Secteurs d’activités
- Banque, finance, assurance
- Agroalimentaire
- Énergie
- Vente au détail
- Télécommunication
- Secteur public
- Médias
- Transports
- Jeux d’argent et de hasard