Starburst, le premier incubateur mondial de start-up pour l’aéronautique vient de concrétiser un coup de maître. Moins de trois ans après être entré au capital de la pépite californienne Momentus, qui développe des modules spatiaux capables de placer sur orbite des satellites avec une grande précision, l’accélérateur de start-up français Starburst s’apprête à toucher le jackpot : fort de contrats signés avec SpaceX, la Nasa et l’US Air Force, Momentus va faire son entrée au Nasdaq, avec une valorisation estimée entre 1,2 à 1,8 milliard de dollars. Starburst, qui y avait pris un modeste ticket de 120 000 dollars en 2018, devrait ainsi empocher entre 3 et 5 millions de dollars en vendant ses parts de la nouvelle licorne. « C’est à la fois un retour sur investissement ultrarapide et la validation de notre modèle, qui consiste à prendre des parts du capital des start-up que nous soutenons », se félicite François Chopard, fondateur de l’accélérateur français. Huit ans après sa création à Paris, Starburst s’est imposé comme une des plus belles réussites du secteur aérospatial français. Avec près de 300 jeunes pousses accompagnées depuis sa création et des bureaux à Paris, Munich, Los Angeles ou Singapour, le groupe (60 salariés, 10 millions d’euros de chiffre d’affaires) est désormais le premier accélérateur du monde sur sa spécialité.
Mais Starbust est aussi présent en Israël où il gère le centre d’innovation du géant de l’armement IAI, notamment connu pour ses drones Heron TP. Celui-ci achoisi l’entreprise française comme opérateur de son futur «innovation international center». Il est destiné à accompagner des start-up innovantes. Dans le cadre de ce partenariat, Starburst a donc ouvert des bureaux dans le quartier de Senona, au cœur de l’Innovation District de Tel-Aviv.

Le QG français est lui implanté rue Balard, à Paris (XVe) où il accueille une dizaine de start-up, mais aussi Innovation Défense Lab, une stucture de l’Agence d’innovation de la défense (AID) destinée à mener à bien des projets innovants au profit des armées.

Partenariats public-privé Starburst veut changer de braquet en France. Pour son nouveau programme d’accélération de startup « deep tech » Blast, lancé en novembre, le groupe a réuni une dream team associant le laboratoire public de l’aérospatial Onera, Polytechnique, la SATT (Société d’accélération de transferts de technologies) Paris-Saclay et Bpifrance. « L’idée est de s’appuyer sur les technologies de l’Onera et de l’écosystème français pour produire plus de start-up dans l’aérospatial et la défense, explique Sandra Budimir, directrice générale Europe de Starburst. Notre accompagnement débute à la naissance des sociétés jusqu’à leur première levée de fonds, de l’ordre de 2 à 3 millions d’euros. » Parmi les sujets prioritaires, Blast vise l’aviation décarbonée, les nouvelles plateformes de mobilité aérienne (comme les taxis volants, ou VTOL), l’IA, le cloud sécurisé, ou les systèmes autonomes aériens ou spatiaux. « Il n’y a aucune raison qu’on ne réussisse pas à faire émerger une licorne de l’aérospatial et de la défense en France », assure François Chopard. A défaut de dénicher un SpaceX français, Starburst peut déjà espérer faire décoller un nouveau Momentus..

Source : Challenges

Partager :