SPECIAL. CHRONIQUE SUR RADIO J. Avec la crise du Covid-19, les Juifs ultra-orthodoxes ont décidé qu’Internet pouvait être vraiment utile : des mariages sont repris sur Zoom, des consultations de bases de données en ligne ont été crées pour connaître les produits autorisés pendant les fêtes juives, des cours en ligne… Un vrai business hightech est né du Covid-19.

Avec la crise du coronavirus, des lieux de travail « Haredi-friendly » se sont ouverts où les Haredis peuvent vraiment se lancer dans une carrière dans le milieu des start-up sans sacrifier la Thora et l’étude.

Un chiffre incroyable : des statistiques récentes indiquent que l’utilisation d’internet dans les communautés Haredi a augmenté de 50 %. Beaucoup de gens dans les communautés Haredi comprennent qu’au 21e siècle, on ne peut pas vraiment faire face à une pandémie sans utiliser l’internet.

En général les Juifs ultra-orthodoxes peinent à trouver leur place dans le dynamisme du pays. Les autorités publiques et une multitudes d’initiatives privées tentent de relever le « double défi de rester à la pointe de l’innovation, mais aussi de tirer vers le haut l’ensemble de la société ».

Un article La Tribune a parlé des Hardeim : « Des hommes Haredim réunis autour d’ordinateurs dans un grand open-space tout neuf. Ce sont quelques-unes des surprises que réserve Israël lorsque l’on visite la StartUp Nation.  Dans le secteur de l’high-tech, 74,2% des effectifs nés entre 1975 et 1985 est constitué d’hommes juifs non ultra-orthodoxes.

Les Juifs ultra-orthodoxes peinent à y trouver leur place, et les femmes souvent encore plus que leurs homologues masculins. « De nombreuses barrières physiques et culturelles s’opposent à leur insertion professionnelle ».

Les Juifs ultra-orthodoxes ne font pour la plupart pas d’études laïques, et manquent aussi de soft skills, de culture du travail et des affaires », souligne Eli Dynovisz, qui travaille pour un incubateur de startups, Bizmax. 

Pour toutes les femmes, le travail domestique et la garde d’enfants souvent nombreux est un obstacle majeur.

« Dans la communauté ultra-orthodoxe, le taux de fécondité moyen dépasse sept enfants par femme », affirme le rabbin Nechemia Steinberg, directeur des partenariats stratégiques de la fondation Kemach.

Dans l’ensemble du pays, la moyenne est plutôt d’un peu plus de trois enfants par femme, selon le Bureau central des statistiques israélien

L’Autorité d’innovation israélienne a mis la main au portefeuille, explique Naomi Krieger Carmy. L’IIA a déjà consacré 500 millions de dollars au soutien, sous la forme de prêts conditionnels, à des projet entrepreneuriaux à fort potentiel, mais peinant à trouver des investissements privés.

L’American Jewish Joint Distribution Committee (JDC) gère des centres d’emplois réservés à des populations spécifiques : hommes juifs ultra-orthodoxes.

La fondation Kemach promeut l’emploi des Juifs ultra-orthodoxes. « La religion ne leur interdit pas de travailler », alors que la pratique des études religieuses leur permet souvent de développer une bonne capacité d’apprentissage, assure le Rabbin Nechemia Steinberg. Mais il faut leur offrir un contexte adapté.

La fondation propose ainsi non seulement des centres d’emplois et des formations. A Jérusalem, elle gère aussi – avec le soutien du gouvernement et la fondation Achim – l’incubateur dédié aux startups haredim Bizmax.

« Il m’aide beaucoup pour mon networking », témoigne Aaron Breuer, fondateur de SelfCAD, une application en ligne de modelage 3D. Autodidacte, il explique assouvir via l’entrepreneuriat non seulement son besoin de nourrir sa famille, mais aussi son désir de « réaliser des choses« .

Goldi, fondatrice d’une entreprise dédiée à l’organisation d’événements ultra-orthodoxes, vient aussi chez Bizmax pour y rencontrer des partenaires professionnels masculins. Elle se réjouit de contribuer via son travail à la création d’opportunités d’affaires avec d’autres pans de la société israélienne, de construire ainsi des passerelles.

 

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