En Israël, Bits of Gold (Bitcoin Embassy à Tel-Aviv) ne se repose pas une minute même le Shabbat! La cryptomonnaie a gagné près de 9 % samedi pour dépasser les 30.000 dollars pour la première fois de son histoire. Le bitcoin a progressé de près de 50 % en décembre, lorsqu’il a franchi pour la première fois 20.000 dollars.

Les Echos : « Jusqu’où ira le bitcoin en 2021 ? La plus célèbre des cryptomonnaies a franchi ce samedi pour la première fois la barre symbolique des 30.000 dollars. En décembre, la devise a progressé de 50 % et, sur un an, la valeur d’un bitcoin a grimpé de plus de 300 %. Un rallye fulgurant pour l’actif numérique controversé, qui a fortement rebondi après un grave crash en mars qui l’a vu perdre 25 % au milieu de la pandémie de coronavirus.

« L’appétit pour le risque » qui se reflète dans les achats de cette cryptomonnaie « reste indomptable », a estimé dans une note l’analyste indépendant basé en Allemagne Timo Emden, directeur de Emden Research ».

Le CEO de Bits of Gold répond avec simplicité aux questions des journalistes : « la demande de bitcoin est énorme… et les prix montent! De grands acteurs du numérique comme Paypal acceptent le bitcoin. Avec la pandémie de coronavirus, les investisseurs ont cherché des alternatives aux investissements classiques que sont la bourse, les actions, les valeurs des entreprises « .
Selon Europe1 : « Les raisons de ce succès sont multiples selon Christopher Dembik, chef économiste chez Saxo Bank.  Christopher Dembik, chef économiste chez Saxo Bank, explique au micro d’Europe 1 les raisons qui peuvent expliquer le succès de cette cryptomonnaie. Car au-delà de battre des records, elle intéresse de plus en plus les investisseurs mais aussi les particuliers, et force les gouvernements à la prendre en compte. L’économiste met toutefois en garde contre les possibles « vents contraires » qui rendent ce placement risqué.
Pour Christopher Dembik, la première explication est conjoncturelle. Avec la pandémie de coronavirus, « les investisseurs ont cherché des alternative ce qui les a menés vers le bitcoin. Ce phénomène en a entrainé un autre : l’émergence d’investisseurs dit « additionnels ». « Les très grandes entreprises comme les fonds de pension, les sociétés financières américaines comme Blackrock, ont décidé d’investir dans les cryptomonnaies. Elles se disent que cela peut être un investissement intéressant parce qu’il y a eu une hausse phénoménale sur les derniers mois. Quelqu’un qui investissait en France sur le bitcoin en début d’année aurait eu une appréciation de plus de 160 % de son investissement », un retour sur investissement sans équivalent, explique le chef économiste de Saxo Bank.

Plus largement, le bitcoin et les cryptomonnaies ont deux intérêts. Le premier à court terme, pour tout le monde, c’est de transférer de l’argent à l’international « dans un laps de temps réduit et pour un coût beaucoup plus faible qu’en recourant à une banque », détaille Christopher Dembik. À long terme, les libertaires considèrent que les devises traditionnelles vont disparaitre et « qu’il faudra utiliser d’autres monnaies ».

Et face à ces monnaies, le bitcoin dispose d’un autre avantage car « la masse monétaire de bitcoins est limitée. Vous ne pouvez pas avoir une émission de bitcoins à l’infini qui créerait de l’inflation qui pourrait être négative pour le pouvoir d’achat des ménages », relève l’économiste. Ainsi, certains y voient un moyen de maitriser l’inflation.

Ce qui change dans ce record, c’est qu’il témoigne d’un « phénomène de fond et non d’un épiphénomène où l’intérêt diminue quelques semaines après », considère Christopher Dembik. « De grands acteurs du numérique comme Paypal mais aussi des petites entreprises dans certaines grandes villes acceptent le bitcoin. Les banques centrales s’intéressent aussi aujourd’hui aux monnaies virtuelles. Il y a un consensus sur le fait qu’il faut accepter le bitcoin car c’est un moyen de paiement comme un autre, à l’instar du billet ou de la carte bancaire », estime-t-il.

Pour autant, la fiabilité du bitcoin demeure toujours son principal point faible. « Le problème aujourd’hui c’est que l’évolution du prix est extrêmement importante, il y a une très forte volatilité. On a connu par le passé, après une forte envolée du bitcoin, une très forte baisse. C’est pour cela qu’il faut être extrêmement prudent », met en garde l’économiste. Cette baisse pourrait notamment provenir des gouvernements qui, menacés dans leur souveraineté monétaire par les cryptomonnaies, vont vouloir une « régulation et les encadrer du jour au lendemain ». Par Guilhem Dedoyard.

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