De nouveau, tous les commerces et services non-essentiels sont fermés. Les déplacements sont limités à 1 km autour du lieu d’habitation. Il est interdit d’inviter des gens chez soi et les rassemblements en intérieur sont limités à dix, ce qui restreint les prières dans les synagogues, mosquées et églises, des lieux très fréquentés en Terre sainte.
Différence majeure avec les deux précédents confinements : les écoles primaires restent ouvertes et une bataille est menée afin qu’il en soit de même pour le secondaire compte tenu des dégâts psychologiques causés par l’isolement social sur les adolescents.
Voté pour 15 jours.
Par ailleurs, la colère gronde chez les commerçants qui ont survécu aux deux premiers confinements : 75.000 auraient déjà fait faillite cette année. Le coût hebdomadaire du confinement est estimé à 2,5 milliards (630 millions d’euros) par la Banque d’Israël. Mais l’Association des industriels israéliens estime que ce coût est de 7,7 milliards de shekels par semaine. Or ce confinement voté pour 15 jours risque fort d’être prolongé d’autant.
Cependant, la veille du confinement, le Premier ministre Benjamin Netanyahou diffusait une vidéo sur sa page Facebook, où il apparaissait souriant et enthousiaste – il faut préciser qu’il est déjà en campagne électorale pour le scrutin du 23 mars . Sur un grand tableau blanc, il avait écrit « Israël champion du monde de la vaccination ».
Le stylo à la main, il couche des chiffres sur le tableau et commente : « D’ici un mois, 2,25 millions de personnes auront été vaccinées. Il n’y a rien de tel dans le monde. […] Une fois cela fait, nous pourrons sortir du corona, rouvrir l’économie, et faire des choses qu’aucun autre pays monde ne pourra faire. » D’un mot, il évoque le troisième confinement pour souligner que couplé à la vague massive de vaccination, cela permettra que « nous sortions du corona les premiers dans le monde. »
Nous pourrons fêter Pessah en famille.
Il est vrai que le pays ne compte que 9,2 millions d’habitants dont 2,3 millions de moins de 16 ans, non vaccinés pour le moment, et sans doute près d’un million de personnes immunisées car elles ont eu le virus même sans le savoir. Autrement dit, « l’ensemble de la population de plus de 60 ans et les personnes à risque seront toutes vaccinées d’ici deux mois […] Donc, nous n’aurons plus de cas sévères de patients ayant le corona car ils auront tous été vaccinés. Je n’ai aucun doute que cette année, nous pourrons fêter Pessah en famille », précise le docteur Jonathan Halévy, président de l’hôpital Shaarei Tsedek à Jérusalem. Pessah, la Pâque juive, aura lieu le 27 mars. Comme Noël il y a quelques jours, au printemps 2020, Pessah avait eu lieu en tout petit comité.
Catherine Dupeyron (Correspondante à Jérusalem. Les Echos)