« Elle a chanté Israël et Jérusalem avec passion et dévouement. C’est une des plus belles voix d’Israël en français qui s’est éteinte ». La chanteuse israélienne Rika Zaraï, de son vrai nom Rika Gozman, est morte à l’âge de 82 ans. C’est l’ambassade d’Israël en France qui l’annonce ce mercredi sur Twitter. « Profondément attristés de la disparition de Rika Zaraï, qui a conquis le coeur des Français avec son bel accent de sabra. »
La mère de Rika Zaraï est d’origine polonaise et son père, Russe. Tous deux se sont installés en Palestine où ils se sont rencontrés. Née en 1938 à Jérusalem, elle se familiarise avec la musique dès l’âge de 7 ans, lorsqu’elle commence les leçons de piano. Elle y excelle rapidement et décroche le premier Prix du conservatoire à 15 ans.
Elle dirige un groupe musical de l’armée durant son service militaire avec lequel elle monte une comédie musicale, Cinq sur Cinq. Elle se retrouve sur le devant de la scène lorsque la pièce quitte le cercle militaire en étant produite dans un théâtre, et qu’elle en décroche le premier rôle.
Elle épouse Johann Zaraï, auteur des chansons. En 1959 naît leur fille, Yaël. Elle s’installe en France après son service militaire pour poursuivre ses études musicales. Alors qu’elle chante dans des cabarets, elle rencontre le producteur Eddie Barclay: il lui offre un contrat et Rika Zaraï enregistre ses premiers singles. Dans la deuxième moitié des années 1960, les succès s’enchaînent: Casatschok, Alors je chante, Sans chemise, sans pantalon ou encore Balapapa. Elle a également signé deux chansons de Charles Aznavour, Le Temps et Et Pourtant.

Sa dernière apparition scénique date de février dernier: quelques jours avant de fêter ses 82 ans, la chanteuse s’est produite aux Folies Bergères à l’occasion de La Nuit de la déprime organisée par Raphaël Mezrahi. (IsraelValley et bfmtv.com)

LE PLUS. SELON RTL.

En 2008, la chanteuse avait été affaiblie, victime d’un AVC qui lui a laissé d’importantes séquelles. Le côté gauche de son corps était paralysé, elle a perdu la mémoire et la capacité de s’exprimer. « J’étais à moitié paralysée, la moitié de ma langue était paralysée, c’était affreux, avait-elle confié début 2020 au Parisien. Bavarde comme je suis, je ne pouvais pas vivre comme ça. »

La chanteuse a beaucoup lutté pour se remettre. « L’orthophoniste m’a donné deux mois et demi de son temps, trois fois par semaine. Après deux mois et demi, j’étais la seule de ses patientes à avoir retrouvé la voix. Il n’avait jamais vu ça. Ma voix, ça va. On m’a dit cent fois que je ne pourrais plus chanter, mais je n’ai jamais perdu espoir. »

« Il ne faut pas croire les médecins »

Mais sa mémoire l’inquiète, même si elle la travaille également beaucoup. En décembre 2019, Rika Zaraï s’était confiée à ce sujet sur le plateau de Michel Drucker. Elle voulait encourager les victimes d’AVC et leurs proches. « Si quelqu’un est victime d’un AVC, quelqu’un de votre famille par exemple, dites leur que même quand les médecins disent qu’il n’y a plus d’espoir, il ne faut pas les croire. Ne les croyez pas. Si vous le voulez vraiment, on peut s’en sortir, même l’organisme obéit à notre volonté. »

Même si elle ne s’en est jamais totalement remise, la chanteuse faisait preuve d’une grande force mentale. « Je fais avec et, chaque matin, je remercie Dieu d’être toujours parmi vous. J’ai compris très vite que, cette fois-ci, c’était particulièrement grave, mais j’ai décidé de ternir bon et de gagner ce combat de plus. Je suis comme une lionne: je ne lâche jamais ma proie, c’est-à-dire la vie.« 

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