L’avion effectuant le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc a décollé mardi matin de Tel-Aviv avec à son bord le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, et un conseiller spécial du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Le code du Vol est « LY 555 ». En gématrie (numérologie kabbalistique), le 5 est équivaut aux cinq livres de la Torah, à la vérité intégrale ou “gnose”. C’est surtout la valeur numérique de la lettre hébraïque Hé qui évoque le souffle de la vie qui entre par la “fenêtre”.
Le chiffre cinq (hamesh en hébreu) représente les cinq livres de la Torah pour les Juifs. Il représente aussi la cinquième lettre de l’alphabet hébreu, « Heh », qui représente un des saints noms de Dieu. Plusieurs Juifs croient que les cinq doigts de la Hamsa leur rappellent d’utiliser leur cinq sens pour prier et louer Dieu.
A SAVOIR. Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et un conseiller du P.M. ont inauguré ce mardi le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc, quatrième pays du monde arabe à annoncer cette année une normalisation de ses relations avec l’Etat hébreu.
« Demain nous allons, avec fierté, aller de l’avant avec les accords d’Abraham avec le premier vol commercial direct, d’El Al, d’Israël au Maroc », a déclaré lundi soir à Jérusalem M. Kushner lors d’un point de presse aux côtés du Premier ministre israélien.
Le gendre du président américain et architecte du plan Trump pour le Moyen-Orient, étrillé par les Palestiniens, a remercié son « ami » Mohammed VI pour avoir fait du Maroc le quatrième pays arabe – après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan – à avoir donné son accord cette année à une normalisation de ses relations avec Israël.
Avant la pandémie, le Maroc accueillait chaque année entre 50.000 et 70.000 touristes juifs, pour la plupart en provenance indirecte d’Israël.
« Vous allez voir que cette paix entre les Juifs et les Arabes à l’extérieur d’Israël est en train de créer un nouvelle dynamique, positive, entre les Juifs et les Arabes au sein même d’Israël », a ajouté le Premier ministre israélien, précisant que son conseiller spécial à la sécurité, Meir Ben Shabbat, sera du vol de mardi.
Ce vol Tel-Aviv/Rabat, qui doit être suivi par l’ouverture de ligne aérienne entre les deux pays, sera accompagné de la signature de plusieurs accords, selon le programme en cours de préparation à Rabat.
Sahara/Palestine
En acceptant de relancer officiellement ses relations avec Israël, le Maroc a obtenu en contrepartie que le président Trump reconnaisse sa « souveraineté » sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que lui disputent depuis des décennies les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
L’accord propose d’ailleurs l’ouverture d’un consulat américain au Sahara occidental et un programme d’investissement américain, que la presse marocaine assure colossal, la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat, fermés au début des années 2000, et le développement de la coopération économique bilatérale.
Mais comme le Sahara occidental, le soutien aux Palestiniens est considéré une « cause nationale » au Maroc.
Coopération ancienne
Israël, qui compte des centaines de milliers de juifs d’origine marocaine, et le Maroc, où vit encore la communauté juive la plus importante d’Afrique du Nord, avaient déjà entretenu des relations officielles à la fin des années 1990.
Deux bureaux diplomatiques ont assuré la liaison après les accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo de 1993, jusqu’à leur fermeture après le déclenchement de la deuxième intifada en 2000.
Le nouvel accord formalise « un partenariat de facto remontant à plus de 60 ans », avec notamment une « coopération dans le domaine du renseignement et de la sécurité », a rappelé Ahmed Charaï, patron de presse marocain connu pour sa proximité avec les cercles de pouvoir.
Car si les relations étaient officiellement suspendues, les liens n’ont jamais cessé: les échanges commerciaux bilatéraux ont représenté 149 millions de dollars entre 2014 et 2017, selon des statistiques publiées par la presse marocaine, et le Maroc figure parmi les cinq plus importants clients africains d’Israël, selon un bulletin de la chambre de commerce France-Israël.
Fait rare dans le monde arabe, le Maroc revendique « l’affluent juif » de son histoire, sous l’impulsion du roi Mohammed VI. Casablanca accueille notamment un « musée du judaïsme marocain ».
Source : lepoint.fr
21/12/2020 20:57:13 – Rabat (AFP) – © 2020 AFP