LE PLUS. Le meurtre antisémite de Mireille Knoll a été commis le dans le 11e arrondissement de Paris. Mireille Knoll, âgée de quatre-vingt-cinq ans et rescapée de la Shoah, a été poignardée à son domicile de l’avenue Philippe-Auguste. Dans les jours qui ont suivi, deux suspects ont été mis en examen pour meurtre antisémite.Survenu presque un an après le meurtre de Sarah Halimi dans le même arrondissement, et le même jour que les attaques terroristes de Carcassonne et Trèbes, l’événement a suscité un vif émoi.
Mireille Knoll naît le à Paris. Avec sa mère, elle quitte la ville peu de temps avant la rafle du Vélodrome d’Hiver en et se réfugie au Portugal grâce au passeport brésilien hérité de son père. Après la guerre, elle épouse un survivant d’Auschwitz et le couple part s’installer au Canada, avant de revenir plus tard à Paris. Son mari tient alors un atelier de vêtements imperméables dans le Sentier, un des quartiers juifs de la capitale. Le couple a deux fils. Son époux meurt au début des années 2000. En 2018, Knoll, handicapée par la maladie de Parkinson, ne peut plus sortir de chez elle autrement qu’en fauteuil et accompagnée de son auxiliaire de vie.
Le président de la République française Emmanuel Macron fait part de son « émotion devant le crime abominable ». Le , lors de l’hommage national au colonel Arnaud Beltrame égorgé par un djihadiste, le président français cite Mireille Knoll, « assassinée parce qu’elle était juive » et victime du même « obscurantisme barbare » que l’officier. Quelques heures plus tard, il assiste à ses obsèques au cimetière parisien de Bagneux (Hauts-de-Seine) « à titre personnel, en soutien à la famille ». Les enfants de Mireille Knoll sont ensuite reçus à l’hôtel Matignon par le Premier ministre, Édouard Philippe. Celui-ci, devant l’Assemblée nationale, évoque le meurtre de Mireille Knoll, « un assaut d’une infâme brutalité », reflet de cet « antisémitisme qui ne passe pas, qui demeure, se transforme, reparaît, mute »