Les accords de normalisation entre Israël et les Emirats n’irritent pas seulement Erdogan sur le plan géopolitique mais aussi sur le plan économique. Ils risquent en effet de coûter un important prix économique à la Turquie déjà aux prises avec une importante crise.
La fructueuse coopération économique qui s’annonce entre Israël et les pays du Golfe pourrait damer le pion à l’intense trafic aérien qui relie l’aéroport Ben Gourion à celui des principaux aéroports turcs comme escale vers de nombreuses destinations en Europe. Et vice-versa. Chaque mois des centaines de milliers d’Israéliens voyagent sur les lignes des compagnies telles que Turskish Airlines ou Pegasus.
Depuis le lancement de la réforme de libéralisation « Cieux ouvertes », l’aéroport Ben-Gourion est devenu une plateforme de connexion pour de nombreuses compagnies internationales, et la Turquie a pris une part importante dans ce créneau. Durant la période du Corona, Turskish Airlines a même supplanté la compagnie nationale El-Al.
Mais les choses pourraient changer dans un avenir pas très lointain. Les Turcs pourraient bientôt se retrouver en concurrence sérieuse avec les compagnies Emirats qui jouissent de fonds gouvernementaux quasi-illimités et qui voient dans le normalisation avec Israël une nouvelle poule aux oeufs d’or. Dès la fin de la crise du Corona, les quatre principales compagnies de Emirats commenceront à effectuer des vols vers Israël à raison de 56 vols par semaines.
Ainsi, non seulement l’aéroport Ben Gourion ne deviendra pas seulement une destination pour les compagnies des Emirats mais aussi une escale pour de très nombreuses autres destinations avec des prix attractifs qui feront du mal aux autres compagnies et tout particulièrement aux compagnies turques, Ceci permettra à Recep Erdogan de déclarer une nouvelle fois que « l’Histoire ne pardonnera pas aux Emirats arabes unis », mais cette fois-ci sur le plan économique !
Source : lphinfo.com/