EDITORIAL. Nathalie Sosna-Ofir.
Se lamenter qu’en cas de départ de Donald Trump de la Maison Blanche Israël restera orphelin, seul, pauvre, n’aura plus d’ami, plus d’amour, plus de soutien des Etats Unis est une ineptie. Et c’est surtout mal connaître l’histoire des relations israélo-américaines, une histoire qui débute quelques minutes après que Ben-Gourion déclare l’indépendance d’Israël, le 15 mai 1948, quand le démocrate Harry Truman est le premier à reconnaitre le tout jeune pays.
D’autant plus que c’est le démocrate Barak Hussein Obama, dont le vice-président était un certain Joe Biden, qui a été le plus généreux vis-à-vis de l’état hébreu. Quelques jours avant de quitter la Maison Blanche, il accorde à Israël un soutien militaire jamais accordé à aucun autre pays, 38 milliards de dollars sur 10 ans.
Et si les anciens présidents n’ont pas déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem, comme l’a fait Donald Trump, ce n’est pas parce qu’ils étaient hostiles à Israël. Certains d’entre eux au contraire étaient des véritables amis. Mais c’était par crainte que les mesures unilatérales en faveur d’Israël éloigneraient les espoirs de paix.
Donald Trump mérite bien sûr d’être honoré et remercié pour ses mesures en faveur d’Israël. Elles sont indéniables -bien qu’il les ait prises aussi pour les beaux yeux des évangélistes, sa base électorale. Mais cela ne fait en aucun cas de lui le premier, le meilleur et le plus grand ami d’Israël à la Maison Blanche, comme certains aiment l’affirmer. Ni la seule garantie de la pérénnité de l’amitié de Washington envers Israël. Loin de là.
L’amitié de la Maison Blanche et de l’administration américaine a commencé bien avant Donald Trump. Et perdurera bien après. D’ailleurs Netanyahu n’exprime aucune inquiétude à l’idée de voir Joe Biden entrer dans le bureau ovale. «Je travaillerai bien aussi bien avec les Démocrates qu’avec les Républicains.» déclarait-il en février dernier.