EDITORIAL. Au moment de la signature des accords d’Abraham d’aucuns s’inquiétaient de la réaction hostile des citoyens du Golfe. Mais la publication d’une vidéo sur laquelle on voit un palestinien expulsant des membres du ministère de l’agriculture émirati de la mosquée al Aqsa, il y a quelques jours, a suscité une vague d’indignation sur la toile.
On y voit le palestinien très vindicatif les insulter, les traiter d’ordures, de traitres et leur ordonner de quitter les lieux qu’ils viennent de souiller. Ce qu’ils font. « 48 ans de soutien et des milliards de dollars versés à UNRWA, et c’est comme ça qu’ils nous le rendent », s’est indigné dans un tweet Hassan Sajoani, un influent journaliste émirati.
Depuis des décennies, l’Autorité palestinienne exhorte les Arabes du monde à venir en masse à Jérusalem et à Al-Aqsa pour prouver le caractère musulman du lieu. Mais depuis la signature des accords d’Abraham, émiratis et bahreïnis y sont persona non grata. Le Cheikh Muhammad Hussein, le mufti de l’Autorité palestinienne, a interdit à, je cite, « ces traitres de venir sur le site ».
« Les Émirats arabes unis sont, après l’Arabie Saoudite, le plus important soutien financier des palestiniens, leur attitude est un manque éhonté de gratitude » a quant à lui tweeté Abd al-Rahman Allah, un avocat saoudien suivi par un demi-million d’abonnés.
Alors qu’un autre internaute du Golfe a tout simplement écrit: « Dieu merci, Jérusalem est entre les mains de l’Etat d’Israël.  » L’Autorité palestinienne n’a ni commenté ni condamné l’incident. Au contraire, elle a publié hier une caricature sur laquelle on voit un groupe de visiteurs du Golfe qui traverse la place qui mène à la mosquée Al Aqsa sous la botte de Tsahal. Légendée : normalisation = trahison. En fait les palestiniens agissent contre leur camp.
À mesure que la relation entre Israël, les Emirats et le Bahreïn se renforce, les habitants du Golfe estiment qu’ils révèlent leur véritable visage et le soutien à leur cause s’effrite dans l’opinion publique.

  

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    • 16h
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