EDITORIAL La semaine dernière, le PM (Premier Ministre) a approuvé la construction de plus de 5000 logements en Judée-Samarie. Et ce après plusieurs mois de gel sous la pression américaine, un gel dénoncé par les dirigeants de la région.
Netanyahu a donc donné son feu vert à une réunion du comité de planification de la construction en Judée-Samarie qui ne s’est pas rassemblé depuis février dernier, qui aura lieu la semaine prochaine. Les Palestiniens ont dénoncé une décision qui s’apparente à une annexion de facto. Notant au passage que les accords de normalisation entre Israël et les deux pays arabes, Bahreïn et Émirats arabes unis, n’avaient pas, comme promis, interrompu ni même suspendu le projet l’annexion de la Judée Samarie. Cependant aucune réaction d’Abu Dhabi ni de Manama. Hier au cours de la réunion trilatérale à Berlin, aucun des ministres des affaires étrangères israélien, émirati et allemand n’a évoqué les implantations.
Motus et bouche cousue aussi du coté des pays arabes. Hier lors d’une interview télévisée, le prince saoudien et chef du renseignement du royaume, Bandar bin Sultan bin Abdulaziz, n’a pas pris le parti des Palestiniens sur cette question. Au lieu de cela, de manière complètement inédite, il a fustigé leurs leaders pour avoir critiqué les accords avec les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn, même si son propre pays n’a pas normalisé officiellement ses relations avec Israël, en tout cas pas pour le moment.
Il fut pourtant un temps pas très lointain où les dirigeants arabes affirmaient d’une seule voix que construction dans les implantations et établissement de la paix ne faisaient pas bon ménage. La cérémonie de signature des accords d’Abraham à la Maison Blanche nous a offert de très belles images. Mais c’est la réunion du comité de planification la semaine prochaine, dans une petite pièce d’une base militaire située entre la ville palestinienne de Ramallah et l’implantation de Beit El, qui devrait servir de test.
Si elle a bien lieu et que les plans sont adoptés sans que cela ne suscite des réactions des pays arabes, alors on pourra dire que le processus de normalisation dans la région a véritablement commencé.

Nathalie Sosna-Ofir (Facebook)

 

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