Israël se reconfine pour au moins trois semaines. Les chiffres des nouvelles contaminations au Covid-19 battent tous les records. Les Israéliens sont partagés sur cette décision. Et les commerçants menacent de se rebeller.

Du correspondant de RFI à Jérusalem, Michel Paul (Copyrights).

« Les Israéliens ne font plus confiance en leurs dirigeants, selon la conclusion principale d’un récent sondage. Et sur la question du confinement, ils sont divisés. Pour Shimon, c’est un pas dans la bonne direction mais qui vient trop tard.

« C’est bien mais il fallait le faire dès le début, déclare-t-il. Le bénéfice aurait été plus grand. Le nombre de contaminés serait déjà réduit ».

Les spécialistes de l’épidémiologie n’arrivent pas à se mettre d’accord. Et Zeev comme beaucoup d’Israéliens a du mal à se forger une opinion. « Je ne peux pas dire si je suis pour ou contre, explique-t-il. Cette épidémie, c’est contre un truc d’essai et d’erreur. Et comme pour beaucoup de choses dans la vie, la vérité est probablement au milieu ».

Mais pour la majorité des commerçants qui commençaient tout juste à récupérer du premier confinement, cette nouvelle fermeture obligée est une véritable catastrophe.

Pour Nathalie Hirshprung, directrice de Vice Versa, la librairie française de Jérusalem, «  tous les petits commerçants en ont le ras-le-bol. Une nouvelle fermeture de trois semaines.

Comme de nombreux commerçants du centre-ville, nous ne savons pas si nous la respecterons ». L’inquiétude est également présente chez les participants aux manifestations contre le Premier ministre ».

LE PLUS. C’est à 14h, le vendredi 18 septembre, que le reconfinement a débuté en Israël. L’Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’islam, a été fermé pendant trois semaines. Un confinement aussi pour la fête de Rosh Hashana, le Nouvel An juif, pour éviter les rassemblements dans les lieux de prières et lors des repas familiaux. Un coup dur pour les différentes communautés.

« Dans une ruelle de Jérusalem, la sonnerie du shofar, la traditionnelle corne de bélier, annonce la nouvelle année. Un des moments forts de la fête de Rosh Hashana.

Cette année, c’est dans la rue que les répétitions se déroulent, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Pour la première fois de son histoire, la grande synagogue de Jérusalem comme d’autres grands centres de prières en Israël, n’accueilleront pas les célébrations du Nouvel An juif.

Pour limiter la propagation du virus, les autorités ont cependant mis en place un plan permettant aux fidèles de prier dans les synagogues en fonction de la taille de l’édifice. Mais dans nombre d’oratoires, les fidèles préfèrent limiter les risques. Les prières auront lieu en plein air malgré la chaleur.

« Tout d’abord, je pense que c’est un événement tragique, commente le député Yossi Tayeb du parti ultra-orthodoxe séfarade Shass. C’est une bonne chose qu’une partie des synagogues pourront rester ouvertes d’une manière restreinte, bien entendu. Aujourd’hui, on nous demande non pas de venir transgresser mais tout simplement de rester dans les consignes de manière restreinte. »

Et dans plusieurs villes à majorité ultra-orthodoxe, où les taux de contamination au Covid-19 sont montés en flèche ces derniers jours, les fidèles sont bien décidés à accueillir le Nouvel An comme les années précédentes, sans tenir vraiment compte des mesures barrières et du reconfinement ».

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/www.rfi.fr/

 

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