Lemonade, dont le siège est à New-York, une entreprise créée par deux entrepreneurs israéliens, Shai Wininger et Daniel Schreiber, a levé 320 millions de dollars à la bourse de New York lors de son introduction, avec une valeur de marché évaluée à 1,6 milliard de dollars.

La firme a vendu onze millions d’actions à 29 dollars l’unité. La valeur de marché de l’IPO est inférieure à l’évaluation de l’entreprise qui a été faite l’année dernière – à 2,1 milliards de dollars – après avoir levé 300 millions de dollars lors d’une campagne de financement privé dirigée par la Softbank japonaise (1), propriétaire d’une part de 27,3 % dans Lemonade. (Times of Israel)

(1) En , SoftBank possède une participation de:

  • 28,9 % dans Alibaba Group, une entreprise d’e-commerce chinoise.
  • 66,5 % dans Softbank Mobile, un opérateur téléphonique japonaise.
  • 84,4 % dans Sprint, un opérateur téléphonique américain,
  • 48,2 % dans Z Holdings, entreprise issue de la fusion entre Yahoo Japan et Line,
  • 100 % dans ARM, un concepteur de puce pour mobile,
  • 100 % dans Zozo, une entreprise japonaise de mode,
  • 100 % dans Askul, une entreprise japonaise de vente de fourniture de bureau,
  • 100 % dans SB Investment Advisers, qui possède à son tour Vision Fund, un fonds d’investissement de 100 milliards de dollars,
  • 89,5 % dans Brightstar, une entreprise américaine vendant des téléphones portables.

LE PLUS. Selon https://www.argusdelassurance.com

« Belle opération financière réalisée par l’assurtech Lemonade. Créée il y a quatre ans, cette start-up a depuis bien grossi pour, c’est son ambition, modifier en profondeur le marché de l’assurance habitation outre-Atlantique – une démarche qui en a inspiré d’autres en Allemagne ou encore en France.

Son entrée à la Bourse de New York ce 2 juillet était attendue – et n’a pas déçu : alors le prix d’introduction était fixé à 29 dollars, l’action de Lemonade a terminé la séance à 69,41 dollars, soit une progression de 139% ! Lemonade intègre ainsi le top 10 des introductions boursières les plus florissantes outre-Atlantique pour l’année 2020 et a pu ainsi lever pas moins de 320 millions de dollars de capitaux frais (11 millions d’actions vendues) – en plus des 480 millions préalablement investis. Surtout, sa valorisation s’en ressent : elle est désormais estimée à près de quatre milliards de dollars.

Une valorisation exagérée ?

Mais à l’instar d’autres récentes introductions boursières, celle de Lemonade suscite son lot de réserves, même de spécialistes de ce genre de deals. Le capital-risqueur Bill Gurley, l’un des VC les plus réputés de la Silicon Valley, est sceptique devant cette opération financière, considérant que Lemonade était préalablement mal valorisée et estime même que « le système est cassé ». De la part d’un des investisseurs d’Uber, la sentence est rude…

Ce scepticisme s’explique aussi en se concentrant sur le business même de Lemonade. Son chiffre d’affaires, s’il progresse régulièrement depuis son lancement, reste fort mesuré en comparaison de sa valorisation (environ 133 millions de dollars de primes à la fin du premier trimestre 2020). Ses pertes restent par ailleurs largement supérieures à ses primes, avec un EBITDA dans le rouge… et, surtout, des dépenses en marketing représentant plus de la moitié des dépenses de l’assurtech. Un fait surprenant mais qui n’est pas tout à fait une incongruité pour une start-up qui reste toujours en phase de lancement (elle n’a que quatre ans) mais qui n’a pas manqué d’étonner certains observateurs.

Pour l’heure, l’action de Lemonade, après ce démarrage tonitruant, a poursuivi sa progression : elle s’affiche aujourd’hui à plus de 81 dollars, après un plus haut à 94 dollars – boostant par la même davantage sa valorisation… »

 

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