Israël est en plein boom de construction pour loger sa population en pleine croissance, mais certains chercheurs craignent que le pays ne fasse pas assez pour conserver sa richesse de sites archéologiques.

Ainsi, cette année, des centaines de sites archéologiques pourraient également être enterrés ou détruits. En effet, la plupart des fouilles dans le pays sont des « fouilles de sauvetage », autorisées par l’IAA, l’organisme gouvernemental qui supervise les antiquités et les sites archéologiques au sein de l’État d’Israël. Celles-ci sont menées pour documenter les vestiges archéologiques qui risquent d’être détruits en raison de plans de développement. Mais l’IAA bloque très rarement la construction sur un site archéologique important ou prend des mesures pour préserver une partie du site de la destruction.

En 2019, les fouilles de sauvetage représentaient plus de la moitié des 424 licences délivrées par l’IAA pour des fouilles et des études archéologiques, selon l’agence. Dans presque tous les cas, après que les archéologues aient fouillé les sites et enlevé les objets de valeur, les projets de construction ont été autorisés à se poursuivre.

Ce problème est courant dans presque tous les pays, mais certains archéologues affirment que la situation est particulièrement problématique en Israël car le pays se construit aussi rapidement pour faire face à l’augmentation de la population.

Pourtant l’IAA suit les critères stricts établis par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture lorsqu’elle décide si un site doit être sauvé de façon permanente, ou couvert et construit. Chaque acte est soumis à un contrôle public, à un contrôle professionnel, à notre système interne, qui tente de prévenir tout conflit d’intérêts, notamment religieux, ce qui est épineux en Israël.

Le pays ne peut pas préserver autant de sites archéologiques que les amateurs d’histoire le souhaiteraient. « Je voudrais que tout le pays soit couvert d’archéologie, mais mes enfants ont besoin d’un endroit pour vivre. » a dit M. Dahari de l’IAA. Pendant son mandat, l’agence a classé environ 700 des 35.000 sites en Israël comme des sites archéologiques uniques et donc hors limites pour le développement. Mais certains de ces 700 sites « ne sont que partiellement protégés ».

Le problème est que peu de fouilles menées par l’IAA sont financées de manière indépendante. Il n’y aurait pas de fouilles sur le site de En Esur si un carrefour routier n’y avait pas été prévu, et les recherches en laboratoire sur les matériaux collectés sur le site vont se poursuivre pendant des années. « Ce que nous sauvons, c’est la connaissance, pas nécessairement le site ».

L’archéologue Pierre de Miroschedji, ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique à Nanterre, qualifie En Esur de « grande découverte ». En France, dit-il, « il est arrivé à plusieurs reprises que le tracé d’une autoroute doive être modifié parce qu’une découverte importante a été faite ». Malgré cela, son approche est pragmatique : « Nous devons rechercher un équilibre, un équilibre, entre la nécessité de la vie moderne et la nécessité de préserver le patrimoine ».

Source :Nature & Israël Valley

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