La journaliste Anne Sinclair était l’invitée de « Culture » samedi soir sur i24NEWS. Elle s’est exprimée sur son ouvrage La rafle des notables, dans lequel elle relate la déportation de son grand-père paternel Léonce Schwartz, arrêté à Paris le 12 décembre 1941.

« J’ai reconstitué. Mon père et ma grand-mère m’avaient raconté des bribes, je savais qu’elle avait prévenu tout le monde dès que les Allemands étaient partis avec leurs proies: cachez-vous, cachez-vous, on est en train de rafler les Juifs, » a déclaré Anne Sinclair à i24NEWS.

Anne Sinclair, précisant qu’elle avait écrit son livre sans « archives familiales », raconte la vie de son grand-père dans le camp de Compiègne.

« Le contingent de cette rafle a fourni le premier contingent de déportés juifs de France. Mon grand-père était dans un camp nazi à 70 kilomètres de Paris, dont les conditions étaient abominables. Ils étaient 30 par chambrée et dormaient à même le sol, sur de la paille. Il faisait -20 degrés. Il n’y avait pas de chambres à gaz ni de fours crématoires, mais on cherchait à les faire disparaître par la faim, le froid, la maladie etc », a-t-elle souligné.

Anne Sinclair a également évoqué le titre de son ouvrage, en expliquant la signification du mot « notable » dans le contexte nazi.

« Aujourd’hui, on parlerait d »élite’, mais lors de cette rafle des notables, les Allemands voulaient cibler les Juifs ‘influents’, or mon grand-père n’était pas du tout influent. Il était commerçant et avait une entreprise de dentelle, » a-t-elle affirmé, ajoutant « qu’il faisait partie du fichier juif Tulard à la préfecture de police de Paris et qu’il avait certainement été sélectionné comme cela. »

Anne Sinclair a aussi mentionné le fait qu’il n’y a « aucun rapport » entre l’Holocauste et la résurgence de l’antisémitisme en Europe depuis quelques années, regrettant qu’il soit toujours présent « par vague. »

« L’antisémitisme d’Etat n’existe pas et au contraire, les autorités ont toujours eu à coeur de défendre la communauté juive, même s’il y a des résurgences fortes que je ne néglige pas, » a-t-elle conclu.

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