Le directeur général britannique de Sanofi, qui avait créé la polémique en évoquant la perspective de réserver aux États-Unis la primeur d’un éventuel vaccin contre le coronavirus parce qu’ils collaborent à son développement, a envoyé un mail d’excuses à ses collaborateurs, révèle L’Obs ce dimanche 17 mai.
En Israël, Sanofi est bien présent et vend des médicaments (ci-joint un exemple, parmi d’uatres) : « Combinant médicament avec positivité : Sanofi de France s’est associé à la société israélienne Happify Health pour développer des solutions de thérapie numérique. La médecine fonctionne presque toujours mieux lorsque le patient est dans un état d’esprit positif. Le partenariat vise à générer de nouvelles solutions combinant des traitements avec des jeux d’amélioration de l’humeur ».
Selon (1) : « Dans un message envoyé jeudi soir et intitulé “A message from Paul”, le patron du laboratoire français, l’un des plus grands spécialistes des vaccins du monde, dit d’abord avoir été mal compris. “Les vingt-quatre dernières heures ont été longues”, écrit-il, revenant sur l’article publié par Bloomberg et qui, selon lui, “suggérait de manière incorrecte” que Sanofi favoriserait les États-Unis si un éventuel vaccin était trouvé.
Un vaccin pour tous, “partout dans le monde”
L’agence de presse américaine avait publié la veille un entretien avec Paul Hudson, dans lequel ce dernier affirmait que le gouvernement américain avait “le droit aux plus grosses pré-commandes” en raison de sa prise de risque dans la recherche d’un vaccin aux côtés du géant pharmaceutique. Les États-Unis, qui ont investi 30 millions de dollars pour soutenir les recherches, “obtiendront les vaccins en premier”, a poursuivi le directeur général, car “ils ont investi pour essayer de protéger leur population”. Une avance qui sera de quelques jours ou quelques semaines sur le reste du monde, avait-il précisé.
“L’article a créé une grande controverse dans plusieurs pays, particulièrement en France et en Allemagne. Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est qu’essayer de faire ou de dire la bonne chose ne permet pas toujours d’atteindre le bon résultat”, poursuit Paul Hudson dans son mail, cité par L’Obs.
Le Britannique reconnaît ensuite sa “responsabilité” dans la polémique. “J’aimerais présenter mes excuses à chacun d’entre vous pour la situation délicate dans laquelle j’ai pu vous mettre aujourd’hui vis-à-vis de nos clients, des gouvernements, mais aussi des membres de votre famille ou des amis”, écrit Paul Hudson.
“Développer et produire un vaccin peut prendre jusqu’à 10 ans, notre ambition est de le faire en 18 mois. Pour être très clair, si nous venions à réussi, nous n’arrêterions pas avant que chacun ait eu accès au vaccin dont il a besoin, partout dans le monde”, conclut le directeur général de Sanofi, avant de remercier ses collaborateurs pour leur “engagement constant”.
Tollé chez les syndicats
L’interview publiée par Bloomberg a provoqué un tollé au sein de l’entreprise. Dans des communiqués séparés publiés vendredi, les syndicats CFDT et CGT de la branche pharmacie de Sanofi ont réclamé un vaccin “pour tous” contre le Covid-19.
Jugeant “insupportable” cette déclaration du directeur général, “reflet d’une vision uniquement financière”, la FCE-CFDT a estimé que “tous les citoyens du monde doivent avoir accès à un vaccin lorsque celui-ci sera disponible”. De leur côté, “la Fnic-CGT et les syndicats CGT (de) Sanofi n’admettent pas le principe de favoriser un pays plus qu’un autre pour l’accès aux médicaments ou aux vaccins”.
En réaction aux propos de Paul Hudson, Emmanuel Macron avait appelé jeudi à ce que ce vaccin soit “extrait des lois du marché”, tandis que le Premier ministre Édouard Philippe a estimé que “l’égal accès de tous au vaccin n’est pas négociable”.
(1) https://www.huffingtonpost.fr