EDITORIAL Un article de Nathalie Sosna-Ophir. Mike Pompéo était hier en Israël pour une visite éclair de 8 heures seulement. Et avait tenu à montrer qui contrôlait les feux de signalisation. Feu vert aux opérations militaires d’Israël contre l’Iran en Syrie.

Feu orange à l’annexion de 30% de la Judée-Samarie et de la Vallée du Jourdain. Une annexion qui devait être entérinée par la Knesset vers le 10 juillet avant d’être mise en oeuvre. Washington prévient d’une décision unilatérale qui risque de faire capoter l’accord de paix et déclencher une vague de violence sans précédent. Déjà les palestiniens, toutes mouvances confondues, mettent en garde contre cette mesure et avertissent d’une recrudescence de la résistance.

Netanyahu aurait donc ralenti. L’annexion n’est en effet pas rappelée dans les accords de coalition dévoilés hier. Juste une phrase générale y fait allusion : «Le gouvernement agira en faveur du renforcement de la périphérie, du Néguev, de la Galilée et du repeuplement dans toutes les zones du pays ».

Cependant le 1er ministre s’est sans doute arrêté au feu rouge de Pompéo à propos de la Chine. Placer des infrastructures stratégiques et technologiques sous le contrôle de Pékin inquiète Washington. La Chine est déjà très présente en Israël entre autres dans le Port du Haifa qu’elle devrait devrait totalement gérer dès 2021. La Maison Blanche se méfie de tout accord qui permettrait à la chine d’avoir accès à la sécurité ou à la technologie américaine.

D’autre part pour la punir de sa responsabilité dans le développement de l’épidémie de Covid-19, Donald Trump multiplie les mesures de rétorsion financières et économiques à l’encontre de la Chine et voit d’un mauvais oeil le rapprochement économique entre Jérusalem et Pékin. Pour ne pas être mis à l’amende pour avoir brûlé le feu rouge, Netanyahu a donc annoncé hier son intention de reconsidérer l’entrée de la Chine dans le gigantesque projet de dessalement dans le Sud. Pas question de s’encastrer avec son plus grand allié.

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