Alors que les célébrations ne devaient reprendre que le 2 juin, Edouard Philippe a laissé entendre, sous la pression des catholiques, qu’elles pourraient être autorisées plus tôt, pour la fête de la Pentecôte qui se déroulera le 31 mai.
Cette décision fait la satisfaction des Juifs qui pourront célébrer la date de Chavouot, la fête célébrant le don de la Torah sur le mont Sinaï.
En revanche, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a exprimé sa « stupéfaction » et sa « déception » devant ces « revirements inexpliqués opérés par l’exécutif » et il a menacé de saisir la justice « pour dénoncer un fait grave de discrimination manifeste » envers le culte musulman, car cette nouvelle date butoir ne permettra pas aux pratiquants musulmans, qui observent actuellement le jeûne du mois de ramadan, de célébrer à la mosquée la fête de l’Aïd-el-Fitr, le 24 mai.
Mais tout le monde, dans les milieux musulmans, n’est cependant pas prêt à crier à la « discrimination ». Preuve que les appréciations varient, le Conseil français du culte musulman (CFCM), l’institution représentative, n’a pu se mettre d’accord sur un communiqué commun, mardi. Son président, Mohammed Moussaoui, qui a participé aux discussions avec les autres cultes et aux consultations avec les pouvoirs publics, reconnaît que « la date du 29 mai peut faire naître chez des citoyens un sentiment d’un traitement différencié entre les fêtes religieuses ». Mais il fait valoir qu’il n’a jamais réclamé l’ouverture des lieux de culte le 24 mai, pour l’Aïd, et qu’il n’est donc pas exact, selon lui, de parler de discrimination.
« Une éventuelle reprise d’activités dans les mosquées, qui doit être nécessairement progressive, ne peut avoir lieu à l’occasion d’un grand rassemblement tel que la fête de l’Aïd-el-Fitr » pour des raisons de vigilance sanitaire, écrit-il dans un communiqué, mardi, au titre de l’Union des mosquées de France (UMF), la fédération qu’il préside.
Cette décision a été prise après plusieurs discussions houleuses entre évêques français et le gouvernement qui avait décidé d’interdire le sacrement de communion. Un incident, le 19 avril dernier, où des policiers sont entrés en armes dans l’église parisienne Saint-André-de-l’Europe ont interrompu la célébration d’une messe, qui respectait pourtant les règles sanitaires a également envenimé la situation. Le premier Ministre, Edouard Philippe a cependant précisé que la date du 29 mai ne serait appliquée que « si la situation sanitaire ne se dégrade pas au cours des premières semaines de levée du confinement ».
Source : Le Monde & Israël Valley