Tous les jours depuis février, le docteur Khitam Hussein, médecin arabe israélienne, gère le service chargé des patients atteints de nouveau coronavirus dans le plus grand hôpital du nord d’Israël.

« C’est un travail extrêmement difficile », raconte l’épidémiologiste à l’AFP. Avec la pandémie, « aucun jour ne se ressemble, nos vies se retrouvent sens dessus dessous. »

Avec son équipe, Dr Hussein a pris en charge une soixantaine de personnes contaminées qui sont depuis rentrées chez elles. Six autres patients sont toujours hospitalisés et quatre encore sont décédés.

Sa mission quotidienne est de sauver le maximum de vies, sans faire de distinction entre les arabes et les juifs, insiste la médecin originaire de Rameh, une ville arabe israélienne près d’Acre.

La crise du nouveau coronavirus a montré des Arabes israéliens oeuvrant dans le secteur médical en première ligne avec leurs collègues juifs dans la lutte contre la pandémie.

Le rôle de Khitam Hussein a été souligné par les médias à plusieurs reprises depuis le début de la crise sanitaire en février, tout comme celui de l’hôpital Rambam, où elle travaille, salué comme étant un exemple de coexistence pacifique entre arabes et juifs, médecins comme patients.

En travaillant 12 heures par jour depuis plus de deux mois, Dr Hussein ne peut passer que peu de temps avec sa famille. Depuis le début de la crise, elle s’interdit également de rendre visite à sa mère par peur de lui transmettre le virus.

Après une longue journée à l’hôpital, aussitôt arrivée chez elle, la médecin met ses vêtements à la machine à laver et de se doucher, avant de pouvoir enfin retrouver ses filles de 8 et 10 ans, mais elle arrive presque toujours trop tard, elles sont déjà couchées.

« J’ai arrêté de rendre visite à mes parents, mais je ne pouvais pas cesser de voir mes filles », souffle Dr Hussein. « Je ne peux pas décrire à quel point elles me manquent. »

Certains de ses collègues ne rentrent plus chez eux en raison des longues heures passées à l’hôpital ou pour ne pas prendre le risque de transmettre le virus.

Des artistes israéliens ont contribué à lever des fonds pour cet hôpital, le plus important pour les quelque deux millions d’habitants du nord d’Israël.

Source : Le Point & Israël Valley

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