Zoom est la plateforme la plus populaire depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le confinement des populations et elle a enregistré en avril un record de trafic dans le monde entier. Réunions de bureau, cours à distance, apéro entre amis, commémorations, offices religieux…L’application de visioconférence est aujourd’hui utilisée de manière quotidienne par plus de 300 millions de personnes, soit une fréquentation multipliée par 30 depuis le début du confinement.
Mais toute médaille a son revers et les Zoombombing (intrusions de personnes au sein de chats vidéos sur Zoom), sont en plein essor depuis le début du confinement et si certains internautes se contentent d’écouter les conversations, d’autres diffusent lors des téléconférences des images pornographiques ou des insultes racistes et antisémites.
La France n’est pas épargnée par cette nouvelle tendance. De nombreux Zoombombing à caractère antisémite se sont produits ces derniers jours dans l’Hexagone. « Plusieurs sessions Zoom dédiées à la commémoration des victimes de la Shoah ont été détournées pour imposer à l’écran des contenus choquants », détaille l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France). Dimanche dernier, alors que plus de 200 personnes suivaient en direct le discours de la maire du Xe arrondissement de Paris célébrant le soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943, « une vignette est brusquement apparue, diffusant des vidéos de violences sexuelles sur des personnes mineures ».
L’ambassadeur d’Israël en Allemagne a lui aussi fait état du détournement d’une rencontre sur Zoom avec un autre survivant, Zvi Herschel. « Des militants anti-israéliens ont perturbé la session en postant des images d’Hitler et en chantant des slogans antisémites. L’événement a dû être suspendu, a indiqué sur Twitter Jeremy Issacharoff. Après une courte pause, l’événement a repris de manière appropriée et respectueuse. Déshonorer la mémoire de #Holocaust et la dignité des survivants est une honte. »
Face à la recrudescence de ces actes racistes et antisémites, l’UEJF a interpellé la plateforme américaine, et réclamé la mise en place d’un outil de signalement d’urgence pour stopper la diffusion des contenus de cette nature. « La société Zoom ne peut tolérer que l’application soit utilisée à des fins de promotion de contenus criminels et haineux. Surtout dans le contexte du confinement, où la plateforme Zoom, initialement prévue pour un usage professionnel, est devenue un véritable vecteur de lien social », explique Noémie Madar, la présidente de l’association.
« Nous prenons ce problème très au sérieux », a réagi Loïc Rousseau, le président de Zoom France. « Une liste de tutoriaux a été mise en place pour apprendre aux usagers de Zoom à se prémunir contre de telles intrusions. Nous avons simplifié les paramétrages de sécurité pour qu’ils deviennent plus intuitifs. Et il est possible de mettre en place des codes d’accès pour verrouiller la salle de réunion, une salle d’attente offre la possibilité de filtrer les invités et il est désormais plus facile de signaler des trolls car on peut « flagger » les individus ».
Le service de visioconférence a également annoncé cette semaine la mise en place, à partir du dimanche 26 avril, d’un outil de signalement pour bannir les utilisateurs qui abusent de cette pratique. Cette fonctionnalité générera un rapport qui sera envoyé à l’équipe Trust and Safety de Zoom qui évaluera tout usage malveillant de la plateforme et bloquera l’utilisateur si nécessaire.
Source : 20 minutes & Israël Valley