Confiné à la maison? Faites, où tentez de faire, comme Jules Verne qui a écrit ses « voyages extraordinaires » de son bureau.
L’HISTOIRE DU JOUR DE GILLES FRANK. Une légende de la famille de Jules Verne raconte que celui-ci, à l’âge de 11 ans, ait tenté de s’embarquer sur un long-courrier en partance pour les Indes, en qualité de mousse. Son père l’aurait récupéré in extremis à Paimbœuf et, après s’être fait sévèrement grondé, il aurait promis de ne plus voyager qu’en rêve. Bien plus tard, tenu de produire constamment roman sur roman par son éditeur, Jules Verne rédigea ses « voyages extraordinaires » à partir de son bureau, sur la base de nombreuses revues scientifiques et de retours d’explorateurs.
Le confinement n’est donc pas toujours synonyme d’horizon fermé et d’une manière générale, de nombreux livres sont basés sur des mondes imaginaires, n’existant que dans l’esprit de leurs auteurs et de leurs lecteurs et ceci, dès l’Antiquité. Cela va de l’Atlantide à Yggdrasil, l’arbre monde germanique, en passant par Liliput et Poudlard.
Ces ouvrages ont été écrits pour comprendre le monde qui où nous vivons, de le critiquer parfois ou simplement de s’en évader. D’ailleurs, le mot « utopie » vient du livre éponyme de Thomas More qui décrit la vie des habitants d’une île imaginaire appelée Utopie ce qui, en grec, signifie « nulle part ».
Voyages dans le temps, mondes futurs ou parallèles, endroits mystérieux encore cachés de la civilisation, pays des merveilles, royaumes de créatures inhumaines, civilisations inventées … tout un pan de la littérature repose sur ces auteurs qui ont créé des espaces mentaux qui foisonnent de civilisations et de peuples décrits souvent avec une précision d’ethnologue, Tolkien ayant même créé des langues spécifiques pour ses personnages.
A partir des années 1970, le genre s’est développé au cinéma en même temps que la technologie qui a permis de visualiser des univers de plus en plus complexes y compris dans une lointaine galaxie, existant il y a bien longtemps. Puis, les jeux vidéo et les jeux en ligne ont permis à leurs amateurs de vivre dans des univers qu’ils contribuaient à concevoir.
En 2014, il y avait dix millions de personnes qui arpentaient virtuellement le monde d’Azeroth du jeu World of Warcraft et 17 millions de spectateurs se sont rassemblés le même jour pour suivre le 1er épisode de la dernière saison de Game of Throne dont la saga se déroule sur les continents fictifs de Westeros et Essos.
Ce succès n’est pas seulement du aux moyens déployés (acteurs, décors, cinétique), car ce sont des centaines de millions de lecteurs qui sont passés sur l’astéroïde B 612 du Petit Prince, qui n’est pas plus grand qu’une maison.
Car en la matière, avec ou sans technologie, que ce soit pour s’installer pendant 5 minutes ou plusieurs heures dans un Empire de 1.000 planètes ou dans un simple jardin extraordinaire, il suffit pour ça d’avoir un peu d’imagination.