En Israël, le taux de chômage a explosé depuis le début du mois de mars. Les 31 000 ressortissants de la Corne de l’Afrique sont très touchés. Leur statut légal précaire dans le pays les exclue des dispositifs d’aide. Leur situation est encore plus difficile car les autorités israéliennes prélèvent automatiquement une partie de leur salaire. Face à la crise économique, ils réclament que cet argent leur soit reversé.

De notre correspondant à Jérusalem,

La pandémie de coronavirus met à mal l’économie israélienne. Le taux de chômage s’en ressent, car en l’espace de quelques semaines, il est passé de 4 à 25% de la population active. Et les 31 000 ressortissants de la Corne de l’Afrique sont parmi les catégories les plus touchées. Ils n’ont pas droit aux dispositifs d’aide mis en place.

Des familles proches de l’expulsion, faute de moyens

« Je ne travaille plus. Je reste à la maison, sans emploi, sans argent », confie Fiori, une jeune mère de famille érythréenne, qui a perdu son poste avec la crise du coronavirus. Comme elle, beaucoup d’Érythréens et de Soudanais vivant légalement en Israël n’ont plus de revenus et se retrouvent dans des situations très difficiles.

Mounim Haroun, un réfugié du Darfour, dépeint une situation très alarmante : « Nous sommes contactés par des familles, des individus qui nous disent qu’ils n’ont plus rien à manger. Et les propriétaires leur réclament les loyers. S’ils ne peuvent pas payer leurs loyers, ils pourraient se retrouver à la rue. »

Ils réclament un remboursement estimé à 74 millions d’euros

Le mercredi 22 avril, quelques-uns sont venus protester devant le Parlement israélien. Ils réclament que le gouvernement leur rende une somme prélevée automatiquement chaque mois sur leur salaire pour les inciter à quitter le pays. « Le gouvernement d’Israël a commencé à prélever 20% de leurs salaires depuis mai 2017. C’est 20% d’un revenu déjà très bas. Le montant de ce dépôt est de plus de 285 millions de shekels », explique Sigal Kook Havvi. Selon cette militante israélienne, près de 74 millions d’euros se trouvent ainsi déjà sur un compte en banque.

La mesure ne coûterait rien au gouvernement, mais le blocage est idéologique, dénonce Nitzan Horovitz chef du parti de gauche Meretz : « C’est un sujet exploité par l’extrême droite pour tirer un profit politique. Si on n’exerce pas de pression, ils ne vont pas le faire. »

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