L’éclosion d’une épidémie de coronavirus en Chine a déclenché une épidémie de désinformation. En Israël des articles paraissent sur les travailleurs Chinois (au moins 15000 dans la construction) vivant dans le pays et bloqués par cette crise. Ceux-ci ne peuvent rendre visite à leur famille. Ils ne sont pas malades et ils ne sont pas porteurs de virus. Des rumeurs malveillantes sur leur (mauvais) état de santé ont été publiées dans les réseaux sociaux.
TOURISME. Le nombre de touristes chinois ayant visité Israël en 2019 a augmenté de 36,7 % par rapport à l’année 2018, selon un rapport annuel publié par le Bureau central des statistiques d’Israël. Selon le rapport, 156 100 touristes chinois ont au total visité Israël en 2019, contre 114 200 en 2018. En décembre dernier, 11 700 touristes chinois ont visité Israël, soit une augmentation de 12,5 % par rapport aux 10 400 touristes enregistrés en décembre 2018. Avec la crise actuelle les vols entre la Chine et Israël sont bloqués. Le tourisme chinois en Israël est au niveau zéro depuis quelques jours. La Chine a fermé les portes de plusieurs de ses villes et interdit les voyages organisés de ses ressortissants à l’intérieur du pays et vers l’étranger, pour tenter de contenir la contamination.
LE PLUS. Un article fait le point sur les Chinois en Israël : « Ils sont estimés à 23 000, et moins de la moitié d’entre eux sont en règle. Beaucoup restent dans le pays et travaillent en violant les termes de leur visa. Plusieurs témoignages rapportent que les travailleurs chinois paient 19 000 dollars juste pour obtenir un visa pour aller travailler en Israël. Ces sommes sont généralement payées par des prêts illégaux, pour lesquels les membres de la famille se portent garants. Il a été estimé qu’environ 70% de ces sommes sont reversées aux compagnies employeuses israéliennes. On promet des salaires de 1 500 dollars aux travailleurs chinois, qui en réalité ne perçoivent que 200 dollars. Il est courant que les entreprises confisquent les passeports, pour des soit-disantes questions de sécurité, mais finalement l’ouvrier doit payer une taxe pour que ses papiers lui soient restitués.
De toutes les nationalités travaillant en Israël, les chinois sont les plus mal lotis, en effet la majorité ne sait ni parler hébreu, ni anglais. Et il n’y aucune communauté sur place pour leur venir en aide, contrairement aux autres nationalités. Ils se retrouvent donc totalement à la merci de leurs employés. S’il y a quelque chose qui ne va pas avec leur visa, s’ils ont été amenés pour faire un travail auquel ils n’ont pas été formés, ou s’ils essaient de quitter un employé qui ne tient pas compte de leurs droits, les ouvriers chinois sont immédiatement susceptibles d’expulsion.
UN ARTICLE LE POINT EN 2015. « La Chine a prévenu qu’elle n’enverrait en Israël des travailleurs du bâtiment qu’à condition que l’État hébreu s’engage à ne pas les employer dans des colonies de Cisjordanie occupée, a indiqué lundi à l’AFP un responsable gouvernemental israélien.
« Nous sommes en cours de négociation avec la Chine pour un accord portant sur la venue de milliers de travailleurs supplémentaires. Pour le moment, ces discussions butent sur plusieurs problèmes dont l’emploi de ces immigrés dans les implantations de Judée-Samarie », le nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie, a affirmé ce responsable qui a requis l’anonymat. « Pékin demande que nous nous engagions à qu’ils ne soient pas employés dans cette région, ce qui pose un problème ». Jusqu’à présent, les travailleurs chinois arrivaient en Israël dans le cadre de contrats privés conclus entre des entreprises israéliennes et chinoises. Les deux pays ont engagé il y a un an et demi des négociations sur un accord fixant des contrats de travail pour les immigrés chinois.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, un des plus à droite de l’histoire d’Israël, peut difficilement accepter la condition posée par Pékin alors qu’il ne dispose que d’une seule voix de majorité au Parlement, ce qui le place sous la dépendance du puissant lobby des colons. Le responsable a assuré que la demande de Pékin « n’a aucun rapport avec la campagne mondiale lancée par BDS » (Boycott, désinvestissements, sanctions) un groupe d’ONG qui appellent à boycotter Israël pour dénoncer notamment l’occupation des Territoires palestiniens.
Diplomatie
Les constructions en Judée Samarie, où vivent des milliers d’Israéliens, représentent 3 % de l’ensemble des mises en chantier en Israël, selon le Bureau central des statistiques. Dans un premier temps, Israël souhaitait, selon le quotidien Haaretz, augmenter de 8 000 le nombre de travailleurs dans le bâtiment puis de le porter 15 000 afin d’accélérer la construction de logements et de provoquer une baisse des prix. Sans un accord avec la Chine, atteindre de tels quotas semble pratiquement impossible. Israël a conclu des accords bilatéraux permettant l’emploi d’immigrés avec la Thaïlande, le Sri Lanka pour l’agriculture, la Bulgarie, la Moldavie et la Roumanie pour les ouvriers du bâtiment tandis que des négociations sont en cours avec le Népal et le Sri Lanka pour les employés des services à la personne ».