Les déboires du 737 MAX ont terni la réputation de Boeing. Ceci est vrai dans le monde entier… sauf en Israël (un pays très dépendant de Boeing, Airbus ayant des miettes du marché israélien)! En effet la firme garde une image intacte selon notre enquête IsraelValley auprès d’experts du secteur. Très peu d’articles négatifs sont paru sur la firme américaine en Israël.

Selon La Tribune : « Les déboires menacent désormais de détériorer ses finances. Dix mois après le début de cette crise inédite, l’avionneur devrait dévoiler, ce mercredi, une estimation de l’ardoise, qui se chiffrera en milliards de dollars.

Le constructeur aéronautique américain, qui a un nouveau patron, David Calhoun, depuis le 13 janvier, publie dans la journée ses résultats annuels, très attendus par les marchés impatients d’avoir une évaluation des dégâts financiers causés par le 737 MAX.

« Ça va être un désastre absolu », anticipe Robert Stallard, analyste chez Vertical Research.

Première perte nette depuis 1997

Le géant de Seattle, qui a cédé en 2019 la couronne de premier avionneur civil mondial à l’européen Airbus, devrait essuyer une perte nette, ce qui n’est pas arrivé depuis 1997. Cette année-là, Boeing avait accusé un déficit de 178 millions de dollars, en raison d’une charge de 1,4 milliard de dollars liée à sa fusion avec son compatriote et concurrent McDonnell Douglas.

En tout, le fabricant de l’emblématique 747 n’a enregistré que trois exercices déficitaires – 1946, 1995 et 1997 – en 104 ans d’histoire.

Pourtant en 2018, Boeing avait dégagé un bénéfice net de 10,5 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires record de 101 milliards.

C’était avant qu’il ne soit contraint de passer des charges en raison de l’immobilisation au sol du 737 MAX depuis le 13 mars 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.

Le manque à gagner est d’environ 1 milliard de dollars par mois, calculent les analystes de JPMorgan.

La facture totale devrait s’élever entre 16 et 25 milliards, estiment les analystes. Des chiffres qui prennent également en compte les coûts de production, Boeing ayant continué à fabriquer le MAX jusqu’en décembre; les aides potentielles aux sous-traitants en difficulté, tel Spirit AeroSystems, et des indemnités aux compagnies aériennes affectées.

Le MAX ne devrait pas revoler avant mi-2020

Ils excluent en revanche des accords potentiels avec les familles des victimes et les autorités américaines, qui enquêtent sur les accidents et le développement du MAX.

L’ardoise au 30 septembre s’élevait déjà à 9,2 milliards de dollars, dont 5,6 milliards en compensations aux compagnies.

Les actionnaires devraient être épargnés: le dividende annuel de 3,9 milliards de dollars promis devrait subsister, bien que Boeing ait terminé 2019 avec une chute de 53% des livraisons et un carnet de commandes dans le rouge (-87 appareils civils nets), une première en plus de dix ans.

« Nous allons le maintenir tel quel à moins que quelque chose de dramatique ne survienne », a assuré la semaine dernière David Calhoun.

Cet ancien cadre dirigeant de General Electric (GE) a remplacé Dennis Muilenburg, limogé pour une gestion de crise jugée calamiteuse, et a promis la transparence et un changement de culture.

Le système anti-décrochage MCAS a été mis en cause dans les deux tragédies du MAX. De plus, d’autres problèmes, dont un défaut sur un microprocesseur, un autre sur des câblages électriques et un troisième lié au logiciel s’assurant du bon fonctionnement du MCAS au démarrage, ont été détectés.

Boeing a repoussé à la mi-2020 une remise en service du MAX et espère en reprendre la production, suspendue depuis le début de l’année, quelques mois auparavant. L’incertitude entoure encore les livraisons.

Un prêt de 12 milliards de dollars

Outre l’absence de rentrées d’argent, la crise du MAX vide également les caisses de Boeing, qui a vu sa trésorerie disponible fondre à 1,6 milliard au troisième trimestre 2019 comparé à 11,1 milliards à la même période de 2018.

Or l’avionneur doit finaliser, d’ici mars, le rachat de 80% de la branche aviation civile du groupe brésilien Embraer, opération dont le prix s’élève à 4,2 milliards de dollars.

Les agences de notation Moody’s et S&P Global Ratings ont menacé récemment d’abaisser la note de solidité financière. La dette de Boeing s’élevait à 25 milliards de dollars au 30 septembre 2019, en hausse de 31,6% sur trois mois.

Pour faire face aux coûts du MAX, l’avionneur est parvenu à sécuriser un prêt d’au moins douze milliards de dollars auprès de grandes banques américaines, ont indiqué à l’AFP des sources bancaires.

Boeing, qui peut toujours compter sur sa branche militaire et sa division aérospatiale, n’a pas souhaité commenter ».

 

 

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