Emmanuel Macron ne cache pas ses doutes quant au plan de « paix » de Donald Trump pour résoudre le conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens. Mercredi, en marge d’un dîner à Paris avec la communauté arménienne, Emmanuel Macron a indiqué que, face à une solution à deux Etats, il croit plutôt en une solution avec « deux souverainetés », rapporte le journal Le Figaro. Des propos qui pourraient marquer une évolution dans la position de la France sur la question. Mais qu’est-ce qu’une souveraineté sans Etat, se demande le quotidien.

Selon l’ancien diplomate Denis Bauchard, ce concept de souveraineté est « un renoncement à deux États, sans le dire explicitement ». « Le dire impliquerait que le conflit se pose en termes nouveaux. Israël se retrouverait alors embarrassé, devant accorder les mêmes droits aux Palestiniens qu’à ses habitants ou alors pratiquer l’apartheid », ajoute-t-il.

Être deux pour faire la paix. Le président de la République a aussi indiqué ne pas croire au succès du plan de paix de Donald Trump. « Il faut être deux pour faire la paix. On ne peut y parvenir avec une seule partie », a-t-il déclaré, alors que les Palestiniens n’ont pas participé à l’élaboration du plan Trump, à la différence des Israéliens. D’ailleurs, le Premier ministre d’Israël était à Washington aux côtés de Donald Trump, pour la présentation du texte. Les Palestiniens ont rejeté les propositions du président américain, les jugeant trop complaisantes avec l’Etat hébreu. Par ailleurs, Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne présentera pas de plan, en sachant pertinemment qu’un plan français sera rejeté par Israël.

Le plan Trump prévoit deux Etats et un délai de quatre ans pour créer un Etat palestinien. Jérusalem restera la capitale « indivisible » d’Israël, tandis que la capitale palestinienne serait répartie sur plusieurs communes de la périphérie de la ville sainte. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, devra mettre fin à ses attaques contre l’Etat hébreu. Il est prévu aussi que l’Etat palestinien soit démilitarisé. Israël serait libre d’annexer ses colonies en Cisjordanie et n’aurait à en supprimer aucune.

(Avec Reuters)

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