Organisé au siège de l’UNESCO du 17 au 19 avril, le Forum Netexplo a présenté cette année des technologies émergentes et leur contribution à l’éducation et à l’urbanisation croissante que connaissent les sociétés partout dans le monde.
UN LAUREAT VENU D’ISRAËL. D-ID (Israël – Gil Perry) : La technologie de cette start-up modifie les visages des photos et des vidéos d’une manière indétectable à l’œil nu tout en les rendant illisibles par des algorithmes de reconnaissance faciale. D-ID offre à ses clients des services de reconnaissance faciale comme Face ID d’Apple, par exemple, sans que leurs visages et identités « réels » ne soient intégrés dans le système.ante que connaissent les sociétés partout dans le monde.
UN ARTICLE PARU AVANT L’OUVERTURE DE NETEXPLO. « Netexplo, qui s’ouvrira par le Forum annuel de l’innovation le 17 avril (de 9h à 18h), mettra en avant 100 grands projets qui représentent les dernières applications de la technologie parmi lesquels seront sélectionnés les dix lauréats du prix Netexplo Innovation. Les lauréats ont été choisis parmi plus de 2000 innovations identifiées par l’Observatoire Netexplo qui rassemble une vingtaine d’universités dans le monde.
Les lauréats sont :
AI Biodiversity Monitor (Royaume-Uni – Sethi Sarab) : Développé par des chercheurs de l’Imperial College de Londres, il s’agit d’un dispositif à faible coût fonctionnant à l’énergie solaire qui vise à surveiller la biodiversité dans les forêts tropicales humides. Testé à Bornéo, ce système open-source recueille des données qui seront utilisées pour construire une sorte de « Shazam » pour les espèces. Grâce à un apprentissage machine, l’objectif est de cartographier la forêt et de suivre son évolution dans le temps.
BioHybrid Robot (Japon – Shoji Takeuchi) : Une équipe de l’Université de Tokyo a équipé un squelette mécanique de muscles issus de cellules souches de rats pour créer un robot biohybride capable de déplacer de petits objets. Le petit robot fonctionne comme un doigt humain.
D-ID (Israël – Gil Perry) : La technologie de cette start-up modifie les visages des photos et des vidéos d’une manière indétectable à l’œil nu tout en les rendant illisibles par des algorithmes de reconnaissance faciale. D-ID offre à ses clients des services de reconnaissance faciale comme Face ID d’Apple, par exemple, sans que leurs visages et identités « réels » ne soient intégrés dans le système.
FACTMATA (Royaume-Uni – Dhruv Ghulati) : Factmata fournit un ensemble d’outils numériques que des vérificateurs bénévoles peuvent utiliser pour évaluer et contextualiser du contenu. L’objectif à long terme est de déléguer l’ensemble du processus à des algorithmes. Factmata a pour projet de proposer une extension pour navigateur qui certifie le contenu et avertit les lecteurs lorsqu’ils sont exposés à la désinformation.
FURHAT (Suède – Samer Al Moubayed) : Robot social conçu pour forger des liens émotionnels, Furhat est un robot personnalisable capable d’imiter les expressions humaines en donnant l’impression d’écouter, en maintenant un contact visuel et en réagissant, ce qui permet une interaction plus naturelle. Les développeurs peuvent personnaliser l’apparence, la voix et les réactions de Furhat.
I-CUT (Kenya – The Restorers) : En 2017, cinq jeunes filles kenyanes âgées de 15 à 17 ans ont formé un groupe appelé The Restorers et créé une application de téléphonie mobile pour s’opposer à la mutilation génitale féminine. I-Cut est conçu pour soutenir les filles exposées en les mettant en contact avec les services de soutien. L’application donne également des conseils médicaux et juridiques aux femmes qui ont subi une mutilation génitale. Il permet aux utilisateurs de demander de l’aide, d’alerter la police, de témoigner, de s’informer et de faire un don.
rAInbow (Afrique du Sud – Kriti Sharma) : S’appuyant sur des travaux de recherches et des entretiens avec des victimes, rAInbow est une application qui aide les femmes à réaliser qu’elles sont victimes d’abus et à prendre des mesures, ce qui peut être difficile dans le contexte d’une relation toxique. S’appuyant sur des modèles de comportement, l’intelligence artificielle utilise des techniques de narration numérique pour expliquer comment trouver de l’aide. Elle informe les victimes sur leurs droits, les encourage à demander de l’aide et leur apporte un soutien.
SPATIAL (Etats-Unis – Jacob Loewenstein) : Spatial est un outil de coworking de réalité mixte qui utilise l’environnement physique pour créer un milieu de travail immersif et partageable. Les utilisateurs peuvent collaborer, développer des idées et partager du contenu comme s’ils se trouvaient au même endroit, ce qui rend les déplacements inutiles.
SOUNDSHIRT (Allemagne / Royaume-Uni – Francesca Rosella) : Développé par les créateurs de mode interactifs CuteCircuit avec l’orchestre Junge Symphoniker Hamburg, le Soundshirt permet aux malentendants de ressentir la musique à travers un vêtement connecté, qui traduit le son d’un orchestre par des vibrations transmises à la peau. Les sons des différents instruments sont cartographiés à des endroits spécifiques dans le textile afin que le porteur ressente des sensations distinctes dans différentes parties du corps (par exemple, contrebasse dans le ventre, violons sur les épaules).
TCAV (Etats-Unis – Been Kim) : Développé par une chercheuse de Google Brain, Testing with Concept Activation Vectors (TCAV) vise à rendre plus transparentes les décisions prises par apprentissage machine pour une intelligence artificielle plus responsable. TCAV est un « traducteur pour humains » qui dévoile les décisions algorithmiques. Il montre le poids relatif de chaque concept dans la décision relative à l’IA. Par exemple, si un système d’apprentissage machine a été formé pour identifier les zèbres sur des images, TCAV permet de déterminer le poids que le système accorde au concept de « rayures » lors de la prise de décision.
La publication de Netexplo, A Tale of Two Futures, qui reflète la vision de l’Observatoire Netexplo sur les tendances de la technologie, sera présentée au cours de la première journée. Cette publication aborde la question de la peur qu’éprouve l’humain à l’idée d’être supplanté par l’intelligence artificielle, des nouvelles capacités dont pourraient nous doter les nouvelles technologies et, enfin, des spécificités humaines, comme la créativité, difficilement transposables à des machines.
Le Forum sera également marqué par des présentations relatives à l’éducation, notamment « Pourquoi, comment et que devrions-nous apprendre au 21e siècle ? » et « Une vision inspirante de l’IA en Afrique » par Moustapha Cissé, chercheur et directeur du Centre de recherche en AI de Google à Accra.
La question de l’apprentissage humain à l’ère numérique est également le thème d’une nouvelle publication conjointe de l’UNESCO et de Netexplo. Elle rassemble les réflexions d’un groupe international d’enseignants sur la façon dont les paradigmes d’apprentissage sont influencés par les progrès technologiques actuels.
Par ailleurs, les liens existant entre patrimoine et les technologies donneront lieu à deux présentations : Réalité virtuelle et patrimoine culturel par ICONEM, une startup parisienne spécialisée dans l’imagerie 3D de sites culturels, et Biosphère numérique, sur un développement respectueux de la planète.
Les 18 et 19 avril, Netexplo s’emploiera à agir comme un « accélérateur » de villes intelligentes [Smart Cities] dans la perspective où, d’ici 2050, les deux tiers de la population mondiale vivront en milieu urbain. Pendant deux jours, les sessions s’intéresseront aux défis urbains et aux questions liées à la mobilité, l’énergie et le respect de la vie privée, en s’appuyant sur des exemples de villes en Europe, en Amérique latine et en Asie. Ce programme a été élaboré en concertation avec quatre écoles ou universités de premier plan : l’ESCP Europe, l’Université de Beijing, l’université Jiao-tong de Shanghai et l’école Télécom ParisTech, en partenariat avec l’UNESCO, le ministère français des transports, qui est rattaché au ministère de la transition écologique et solidaire, la mairie de Paris et le Conseil régional d’Ile-de-France.
Smart Cities fait également l’objet d’un nouvel ouvrage publié par l’UNESCO et l’Observatoire Netexplo, Smart Cities, Shaping the Society of 2030 [Villes intelligentes, façonner la société de 2030]. L’ouvrage fait le point sur les innovations, les idées et les solutions adoptées par un grand nombre de villes et de territoires à travers le monde. A travers des synthèses, des analyses et des projections, il fournit un cadre de référence, des exemples et dégage de nouvelles pistes pour les décideurs tout en cherchant à refléter l’évolution des attentes des citoyens ».