Le président brésilien Jair Bolsonaro ne devrait pas annonce sa décision au sujet d’un transfert de l’ambassade du Brésil à Jérusalem lors de sa visite en Israël. qui démarre ce dimanche. «Donald Trump a pris neuf mois pour décider, pour donner son dernier mot au sujet du transfert de l’ambassade» américaine de Tel Aviv à Jérusalem, a rappelé le chef de l’État lors d’une cérémonie militaire à Brasilia. «Peut-être que nous installerons prochainement une mission économique à Jérusalem», a ajouté M. Bolsonaro, qui est arrivé en Israël ce dimanche.
UN ARTICLE PUBLIE PAR L’ORIENT LE JOUR. Le nouveau président brésilien Jair Messias Bolsonaro ne cache pas sa profonde amitié pour Israël. À peine élu, il avait affirmé avoir l’intention de « transférer l’ambassade du Brésil de Tel-Aviv à Jérusalem ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait « félicité » son « ami Jair Bolsonaro pour son intention », qu’il a qualifiée d’étape « juste, historique et passionnante » dans un tweet, auquel M. Bolsonaro a répondu par un « pouce levé » sur la plateforme.
Le Brésil, plus grand pays catholique du monde, a été témoin ces dernières années d’une progression massive du nombre de chrétiens évangélistes. « En 1970, 92 % de la population était catholique, alors qu’en 2010, c’était 64 % », explique à L’Orient-Le Jour Lamia Oualalou, journaliste spécialiste de l’Amérique latine et auteure de Jésus t’aime ! La déferlante évangélique (Cerf, 2018). Elle ajoute que cette chute du nombre de catholiques « a bénéficié presque exclusivement aux évangélistes, qui représentaient 22 % de la population en 2010 ». Et leur nombre continue d’augmenter : dans un pays où le « recensement religieux se fait tous les dix ans », Mme Oualalou estime qu’on peut s’attendre à ce qu’en 2020, ils représentent « un tiers de la population ».
Les positions favorables des évangélistes vis-à-vis de l’État d’Israël sont liées à une « lecture très littérale de la Bible, sans aucune mise en contexte historique », explique à l’AFP Ronilso Pacheco, chercheur en théologie à l’Université catholique PUC de Rio de Janeiro, pour qui « les évangélistes les plus conservateurs voient en Israël une sorte d’idéal, le peuple élu, qui doit être défendu coûte que coûte, quelle que soit l’attitude de ses dirigeants ». Les évangélistes, « qui se considèrent comme les véritables chrétiens », explique Mme Oualalou, pensent que la terre d’Israël mentionnée dans la Bible est une terre bénie. « Edir Macedo, dit l’évêque, insiste beaucoup sur la logique “d’Israël terre sacrée”. Il a fait construire un temple de Salomon à Brás », au centre de Sao Paulo, « avec des pierres supposément venues d’Israël ».
« La majorité des évangélistes ne savent pas où est Israël ou même l’État voisin, mais il y a eu un marketing idéologique depuis une dizaine d’années », explique Mme Oualalou, pour qui « Israël a fait beaucoup de travail » sur ce plan, en mettant par exemple « en place des agences de voyages pour organiser des voyages en Terre sainte, qui sont les seuls liens entre les évangélistes américains et brésiliens ». Dans ce sens, Tel-Aviv aurait su capitaliser sur l’importance fondamentale de la terre d’Israël biblique dans la foi de dizaines de millions d’évangélistes, dont le nombre ne cesse de croître, afin que l’État d’Israël soit automatiquement associé à ce concept religieux. « Au fur et à mesure, Terre sainte est devenue synonyme d’État d’Israël », souligne Mme Oualalou.
Dans ce contexte, M. Bolsonaro, catholique et ancien général, et dont l’épouse est évangéliste, a su capitaliser sur le sentiment anti-PT et l’aspect religieux de ce segment évangéliste de la population, en plein essor. Celui qui s’est fait symboliquement baptiser en 2011 dans le Jourdain par un pasteur évangéliste a prié avant son premier discours en tant que président élu, diffusé en direct sur Facebook depuis son domicile. Devant lui, quatre livres : la Constitution, la Bible, les Mémoires sur la Seconde Guerre mondiale de Winston Churchill et Le minimum à savoir pour ne pas être un idiot d’Olavo de Carvalho, essayiste brésilien conservateur. Il a aussi intérêt à compter sur sa base populaire, alors que son Parti social libéral (PSL) n’a obtenu qu’une cinquantaine de députés sur 513, et qu’il devra compter sur la « Bancada Evangelica », coalition informelle transpartisane des députés évangélistes.
Durant l’entretien avec Israel Hayom, M. Bolsonaro affirme qu’Israël peut « compter sur notre vote aux Nations unies sur presque toutes les questions relatives à l’État hébreu », avant d’ajouter qu’il « aime le peuple israélien et Israël ». M. Bolsonaro est fasciné par les technologies de pointe de l’armée israélienne. « C’est une question d’affinités. Plus d’une fois, il a déclaré admirer Israël en tant que pays », affirme à L’OLJ Gilberto Rodrigues, professeur de relations internationales à l’Université fédérale ABC à Sao Paulo. Son fils Flavio Bolsonaro et le gouverneur élu de Rio Wilson Witzel doivent d’ailleurs s’y rendre prochainement pour y acheter des drones d’attaque qui pourraient être utilisés par les forces de l’ordre dans la lutte contre les narcotrafiquants, selon une information de l’AFP.
Le trumpisme
Le président élu brésilien est aussi un fan de Donald Trump. « Tout comme il veut rendre l’Amérique grande, je veux rendre le Brésil grand », disait-il dans l’émission brésilienne Roda Viva en juillet dernier. « Sur le front géopolitique, le candidat a de la sympathie pour Donald Trump et promet d’aligner les positions du Brésil sur celles des États-Unis. Cela peut sembler judicieux du point de vue électoral, car de nombreux partisans de Bolsonaro sont également des fans de Trump », écrit Oliver Stuenkel, professeur au Centre de relations internationales à la Fondation Getulio Vargas basée à Sao Paulo, dans le journal El País, le 10 septembre.
UN ARTICLE PUBLIE PAR L’ORIENT LE JOUR. Le nouveau président brésilien Jair Messias Bolsonaro ne cache pas sa profonde amitié pour Israël. À peine élu, il avait affirmé avoir l’intention de « transférer l’ambassade du Brésil de Tel-Aviv à Jérusalem ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait « félicité » son « ami Jair Bolsonaro pour son intention », qu’il a qualifiée d’étape « juste, historique et passionnante » dans un tweet, auquel M. Bolsonaro a répondu par un « pouce levé » sur la plateforme.
Le Brésil, plus grand pays catholique du monde, a été témoin ces dernières années d’une progression massive du nombre de chrétiens évangélistes. « En 1970, 92 % de la population était catholique, alors qu’en 2010, c’était 64 % », explique à L’Orient-Le Jour Lamia Oualalou, journaliste spécialiste de l’Amérique latine et auteure de Jésus t’aime ! La déferlante évangélique (Cerf, 2018). Elle ajoute que cette chute du nombre de catholiques « a bénéficié presque exclusivement aux évangélistes, qui représentaient 22 % de la population en 2010 ». Et leur nombre continue d’augmenter : dans un pays où le « recensement religieux se fait tous les dix ans », Mme Oualalou estime qu’on peut s’attendre à ce qu’en 2020, ils représentent « un tiers de la population ».
Les positions favorables des évangélistes vis-à-vis de l’État d’Israël sont liées à une « lecture très littérale de la Bible, sans aucune mise en contexte historique », explique à l’AFP Ronilso Pacheco, chercheur en théologie à l’Université catholique PUC de Rio de Janeiro, pour qui « les évangélistes les plus conservateurs voient en Israël une sorte d’idéal, le peuple élu, qui doit être défendu coûte que coûte, quelle que soit l’attitude de ses dirigeants ». Les évangélistes, « qui se considèrent comme les véritables chrétiens », explique Mme Oualalou, pensent que la terre d’Israël mentionnée dans la Bible est une terre bénie. « Edir Macedo, dit l’évêque, insiste beaucoup sur la logique “d’Israël terre sacrée”. Il a fait construire un temple de Salomon à Brás », au centre de Sao Paulo, « avec des pierres supposément venues d’Israël ».
« La majorité des évangélistes ne savent pas où est Israël ou même l’État voisin, mais il y a eu un marketing idéologique depuis une dizaine d’années », explique Mme Oualalou, pour qui « Israël a fait beaucoup de travail » sur ce plan, en mettant par exemple « en place des agences de voyages pour organiser des voyages en Terre sainte, qui sont les seuls liens entre les évangélistes américains et brésiliens ». Dans ce sens, Tel-Aviv aurait su capitaliser sur l’importance fondamentale de la terre d’Israël biblique dans la foi de dizaines de millions d’évangélistes, dont le nombre ne cesse de croître, afin que l’État d’Israël soit automatiquement associé à ce concept religieux. « Au fur et à mesure, Terre sainte est devenue synonyme d’État d’Israël », souligne Mme Oualalou.
Dans ce contexte, M. Bolsonaro, catholique et ancien général, et dont l’épouse est évangéliste, a su capitaliser sur le sentiment anti-PT et l’aspect religieux de ce segment évangéliste de la population, en plein essor. Celui qui s’est fait symboliquement baptiser en 2011 dans le Jourdain par un pasteur évangéliste a prié avant son premier discours en tant que président élu, diffusé en direct sur Facebook depuis son domicile. Devant lui, quatre livres : la Constitution, la Bible, les Mémoires sur la Seconde Guerre mondiale de Winston Churchill et Le minimum à savoir pour ne pas être un idiot d’Olavo de Carvalho, essayiste brésilien conservateur. Il a aussi intérêt à compter sur sa base populaire, alors que son Parti social libéral (PSL) n’a obtenu qu’une cinquantaine de députés sur 513, et qu’il devra compter sur la « Bancada Evangelica », coalition informelle transpartisane des députés évangélistes.
Durant l’entretien avec Israel Hayom, M. Bolsonaro affirme qu’Israël peut « compter sur notre vote aux Nations unies sur presque toutes les questions relatives à l’État hébreu », avant d’ajouter qu’il « aime le peuple israélien et Israël ». M. Bolsonaro est fasciné par les technologies de pointe de l’armée israélienne. « C’est une question d’affinités. Plus d’une fois, il a déclaré admirer Israël en tant que pays », affirme à L’OLJ Gilberto Rodrigues, professeur de relations internationales à l’Université fédérale ABC à Sao Paulo. Son fils Flavio Bolsonaro et le gouverneur élu de Rio Wilson Witzel doivent d’ailleurs s’y rendre prochainement pour y acheter des drones d’attaque qui pourraient être utilisés par les forces de l’ordre dans la lutte contre les narcotrafiquants, selon une information de l’AFP.
Le trumpisme
Le président élu brésilien est aussi un fan de Donald Trump. « Tout comme il veut rendre l’Amérique grande, je veux rendre le Brésil grand », disait-il dans l’émission brésilienne Roda Viva en juillet dernier. « Sur le front géopolitique, le candidat a de la sympathie pour Donald Trump et promet d’aligner les positions du Brésil sur celles des États-Unis. Cela peut sembler judicieux du point de vue électoral, car de nombreux partisans de Bolsonaro sont également des fans de Trump », écrit Oliver Stuenkel, professeur au Centre de relations internationales à la Fondation Getulio Vargas basée à Sao Paulo, dans le journal El País, le 10 septembre.