Le 34 eme dîner du Crif au Carrousel du Louvre a fait la preuve de son utilité, au delà de son aspect mondain: deux discours courageux, sans langue de bois, celui de Francis Kalifat et du Président Emmanuel Macron ont été entendus par tous ceux qui comptent en France.
Emmanuel Macron a annoncé quatre mesures qui devraient faire baisser cet antisémitisme-antisionisme “inédit depuis la seconde Guerre Mondiale”. Il a notamment annoncé la « mise en œuvre de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).
« Il ne s’agit pas de modifier le Code pénal, ou d’empêcher ceux qui veulent critiquer la politique israélienne, a garanti le président, il s’agit de préciser et de raffermir les pratiques des forces de l’ordre, des magistrats et des enseignants qui luttent contre la haine du juif la plus primaire ». L’IHRA considère que l’antisionisme « est une des formes modernes d’antisémitisme ».
Le président de la République a aussi annoncé une prochaine proposition de loi pour lutter contre la haine sur Internet, la dissolution d’ associations ou groupements qui, par leurs comportements, nourrissent la haine, promeuvent la discrimination ou appellent à l’action violente : Bastion social, Blood & Honour Hexagone et Combat 18 pour commencer ainsi qu’un « audit» sur les établissements touchés par « la déscolarisation des enfants de confession juive ».
Il n’a cependant pas répondu à la demande de Francis Kalifat de se rendre en Israël et dans sa capitale Jérusalem en 2019 ni n’a t’il repris l’évocation du danger iranien. En tous cas il est condamné à réussir, on ne l’imagine pas revenir l’année prochaine au dîner du Crif et reconnaître une fois de plus son échec. On peut aussi penser que si l’ agression d’Alain Finkielkraut n’avait pas été filmée, on en serait peut-être encore dans le déni comme ces trente dernières années.
Sabine Roitman
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