« Dans beaucoup d’écoles, on ne peut plus parler de la Shoah, d’Israël ou visiter une cathédrale, il y a des pans entiers de notre histoire qu’on ne peut plus aborder car des élus locaux ferment les yeux sur le fondamentalisme islamique pour des raisons éléctoralistes, » a-t-elle affirmé.
Interrogé sur le rassemblement de mardi soir à République duquel elle a été exclue, la présidente du Rassemblement National a exprimé sa crainte que le gouvernement « se donne bonne conscience ».
« On fait une manifestation, et le lendemain on refait ce qu’on fait depuis 15 ans, c’est à dire fermer les yeux sur la montée d’un antisémitisme islamiste. On laisse développer des discours d’imams qui mettent en cause directement les Juifs, et on laisse des familles seules dans des quartiers où elles sont traumatisées », a-t-elle soutenu.
Plus tôt ce jeudi, Marine Le Pen s’est rendue, avec Jordan Bardella et trois députés du Rassemblement national, à Bagneux (Hauts-de-Seine), se recueillir devant une plaque en hommage à Ilan Halimi, jeune juif tué en 2006 après avoir été séquestré et torturé.

« Nous rendons ce soir hommage aux victimes de l’antisémitisme, et exprimons à cette occasion notre solidarité avec tous nos compatriotes juifs qui ne veulent plus vivre dans la crainte », a tweeté la présidente du RN après cet hommage.
« Rien de sérieux n’a été fait pour juguler le fondamentalisme islamique, et on se sert des actes antisémites pour détourner les yeux sur une réalité », a-t-elle lancé en saluant les propos du philosophe Alain Finkielkraut qui a dénoncé l’islamo-gauchisme comme le danger « le plus évident » après son agression samedi dernier.
« Le combat que vous menez est le nôtre », a écrit Marine Le Pen au philosophe ce jeudi dans une lettre ouverte, se disant effarée « avec (lui) de voir l’identité de jeunes immigrés se constituer dans la haine des juifs ».
Marine Le Pen qui se décrit comme une personnalité politique « tenue par le réel », appelle les mouvements politiques « à se mettre au travail ».
« Ca fait 30 ans qu’ils sont au pouvoir et je n’ai pas vu d’amélioration de la situation de nos compatriotes juifs, » a-t-elle constaté.
Evoquant sa présence à la manifestation de Mireille Knoll en 2018, Marine Le Pen a affirmé qu’elle a été « bousculée et malmenée ».
« Dieu merci un certain nombre de nos compatriotes juifs nous ont protégé. Tout cela est lié au Crif qui ne cesse de nous pointer du doigt alors que nous n’avons aucune responsabilité dans ce qui se passe, » a-t-elle accusé.
« Cela ne me fera pas dévier d’un iota dans ma lutte, car je suis très sensibilisée par ce que vivent les Juifs dans les banlieues » a -t-elle affirmé en rappelant que les homosexuels vivent aussi « le même sort ».
« J’ai dénoncé ces faits il y a treize ans, j’étais seule et isolée. a-t-elle déploré.
Evoquant les dérapages antisémites du mouvement « Gilets jaunes », Marine Le Pen considère qu »à chaque fois qu’il y a de grandes manifestations, il réemerge toute une série de groupuscules qui en profitent « pour venir défendre leur petit agenda, soit anarchiste; soit révolutionnaire, soit antisémite, soit antisioniste ».
Mme Le Pen qui refuse de dire que l’antisémitisme est au coeur du mouvement, considère qu' »il faut savoir faire la part des choses. »
« Ce sont des mères isolées, des retraités, des travailleurs pauvres, défend-elle.
Abordant le fait que 50% des personnes ayant participé aux actions des gilets jaunes croient en l’existence d’un complot sioniste mondial, la présidente du Rassemblement national a réfuté le résultat de l’étude.
« Je n’y crois pas à ces résultats. je suis au contact des Français tous les jours, et il y en a pas un seul qui me parle de ça, » a-t-elle certifié.

 

Partager :