Les chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont réussi à fabriquer de la peau à partir d’autres organes du corps
Dans une étude révolutionnaire commune, le Dr. Carmit Lévy du Département de génétique humaine et de biochimie de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv et le Dr. Jacob Hanna de l’Institut Weizmann ont réussi à transformer des cellules de divers organes du corps, comme les intestins, le cœur, le cerveau et le tissu conjonctif, en cellules dermiques. Selon eux, cette percée scientifique permettra dans l’avenir la transformation d’un tissu prélevé sur le corps du patient en un autre tissu pour réparer les organes blessés, évitant ainsi les longues attentes de greffe et sauvant des vies.
L’étude a été publiée le 18 octobre dans la revue Nature Communications.
Les chercheurs ont réalisé des manipulations génétiques sur des cellules prélevées sur diverses organes, et les ont transformé en cellules d’un type tout à fait différent: des cellules dermiques de type mélanocytes, qui sont d’une part responsables de la production des pigments et de l’autre part, essentielles pour le système auditif. Cette recherche pionnière est pour le moment menée sur des souris et ses applications sont encore loin, mais elle ouvrent la voie au développement de technologies médicales prometteuses.
« On sait que l’un des principaux processus du développement des embryons est la différenciation des cellules en différents organes et fonctions: cellules osseuses, cellules intestinales etc. », explique le Dr. Levy. « Notre étude prouve pour la première fois que ce processus n’est pas irréversible, et que d’une certaine manière il est possible de revenir en arrière, et de transformer une cellule adulte qui a un rôle précis dans le corps en une cellule de type complètement différent ».
« À cette fin, chaque cellule possède une sorte de ‘switch’, une protéine de fonctionnement spécifique aux cellules du même type. Nous avons utilisé la manipulation génétique pour créer une souris dont toutes les cellules contiennent l »interrupteur’ spécifique des cellules mélanocytaires, une protéine appelée MITF (Microphthalmia-associated transcription factor).
Une percée scientifique qui pourra sauver des vies dans l’avenir
Les chercheurs ont ensuite prélevé ces cellules particulières dans différents organes, tissu conjonctif, intestinal, cardiaque et cervical, et les ont fait tremper dans une solution utilisée en laboratoire pour activer les gènes. Résultat: la substance a effectivement activé le gène du mélanocyte injecté dans les cellules, et toutes sont devenues des cellules de type dermique.
Cet article a été publié sur Siliconwadi.fr le 19.10.2017, sous le titre: « Cellules: une recherche révolutionnaire à l’Université de Tel-Aviv »