Selon le Bureau central des statistiques israélien, plus de 270 centres de R & D de compagnies étrangères sont établis en Israël, pour deux tiers d’origine américaine : de Facebook à Huawei en passant par Intel (20 000 employés en Israël, Intel Israël représentant plus de 10 % de toutes les exportations israéliennes), Google, Apple, Amazon, eBay, Paypal, Microsoft, Yahoo, mais aussi Deutsche Telecom, Bosch… Ces centres emploient plus de deux tiers des employés R & D du high-tech israélien offrant des salaires relativement élevés. Israël dispose aujourd’hui d’atouts majeurs pour réussir : onze « licornes » (compagnies privées valorisées plus d’1 milliard de dollars), dont Gett, Taboola, Outbrain, Ironsource, Infinidat, contre par exemple seulement trois pour la France (BlaBlaCar, OVH, Vente-privée.com).
Certains secteurs à très forte valeur ajoutée, où excellent les talents israéliens, semblent propices à la création d’une industrie de taille mondiale : cybersécurité (380 start-up en 2017, initiative gouvernementale de création d’un centre à l’université Ben Gourion de Beer Sheva), voiture électrique autonome (Autotalks), stockage de l’énergie (Storedot), industrie 4.0 (impression 3D, Stratasys), biotech/ santé digitale (380 start-up en 2017, la Caisse de sécurité sociale Clalit no 2 au monde en termes de volume de données digitales)…
Pour permettre un excellent développement au futur, il faudrait qu’Israël ai des ressources locales suffisantes en main-d’œuvre, capitaux, et aussi modifier la culture managériale. Israël manque de main-d’œuvre qualifiée, les universités israéliennes n’en fournissant aujourd’hui qu’environ 60 %.
Une politique récente consiste à recruter auprès de la population arabe qui fournit 30 % des diplômés du Technion. Israël manque de main-d’œuvre qualifiée, les universités israéliennes n’en fournissant aujourd’hui qu’environ 60 %. Une politique récente consiste à recruter auprès de la population arabe qui fournit 30 % des diplômés du Technion.
PROMOUVOIR UNE NOUVELLE CULTURE MANAGÉRIALE
Des nouveaux fonds d’investissement late stage doivent se créer ou ceux existant s’ajuster aux besoins en capitaux de ces nouveaux géants du high-tech : par exemple, le fonds israélien Aleph VC a augmenté à douze ans sa période de cash in, au lieu des sept ans habituels. Enfin, il faudra enseigner aux jeunes entrepreneurs la culture managériale et industrielle à grande échelle en créant des filières d’enseignement spécialisées dans les universités israéliennes.
La mondialisation des échanges et la dématérialisation permise par Internet ont largement amoindri la corrélation traditionnelle entre la taille d’une nation et sa puissance économique. Israël doit faire face aujourd’hui à un nouveau défi : utiliser son leadership technologique pour la création d’industries pérennes de classe mondiale. Ainsi la Start-up Nation se transformera en « Keep-up Nation » et se dotera d’une économie bien plus robuste, dont le pouvoir d’attraction pourrait devenir un important facteur d’intégration et de paix régionale.
http://www.lajauneetlarouge.com/article/faire-emerger-des-acteurs-de-taille-mondiale-en-Israel#.WeRRMLVpHIU