Sénateur Alain Houper : « Israël a su impliquer sa société civile dans la lutte anti-terroriste. Non pas évidemment dans la lutte armée, mais dans cette prise de conscience collective que chaque citoyen est membre d’une société qui doit se protéger.
Cette conscience collective, que l’on pourrait nommer civisme, est une carte majeure dans une démocratie qui a besoin de chacun de manière intelligente, sereine et prompte pour assurer la sécurité de tous.
En Israël la police et les services de sécurité savent qu’ils peuvent compter sur des millions de citoyens. Ceci est le résultat d’une histoire et d’une expérience souvent dures, liées à cette certitude que pour gagner contre le terrorisme il faudra les yeux bien ouverts, les oreilles à l’écoute et toujours être sur le qui-vive. Est-ce inciter nos concitoyens à devenir paranoïaques, suspectant chez chaque personne croisée dans la rue un terroriste en puissance ?
Justement non ! En éduquant la population à reconnaître des comportements suspects, en enseignant avec mesure et intelligence les précautions élémentaires et les bons reflexes en cas d’identification d’une menace, on permettra des opérations précises et ponctuelles fondées sur du renseignement précis, tactique et micro-tactique, pour obtenir des résultats concrets… et éviter l’amalgame, la xénophobie irrationnelle et la tentation de l’auto-défense ou le refuge dans des idéologies extrêmistes ».

LE PLUS. Alain Houper est sénateur de la Côte-d’Or et membre du groupe Les Républicains au Palais du Luxembourg. Il évoque ici lutte anti-terroriste, alors que l’Assemblée nationale examine à partir de ce lundi le projet de sortie de l’état d’urgence.

A partir du 25 septembre, l’Assemblée nationale examinera en séance publique le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, déjà adopté par le Sénat le 18 juillet. Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb défendra les amendements du gouvernement qui visent à un quasi-retour à la version initiale de son texte modifié par la Chambre Haute. Objectif affiché : permettre une sortie de l’état d’urgence au 1er novembre tout en garantissant néanmoins une meilleure sécurité pour nos concitoyens. Des polémiques se sont déjà fait jour, les uns fustigeant une « dérive sécuritaire », les autres jugeant ces nouvelles dispositions insuffisantes. En ce qui me concerne, je juge que le débat est ailleurs : il est dans l’engagement de toute notre Nation dans la lutte contre la menace terroriste, tel que celui qu’a mis en place, avec succès, l’État d’Israël.

 
 

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