Que faire de ses bitcoins ou ethers dont la valeur s’envole ? Pour les détenteurs de crypto-monnaies, assez nombreux en Israël, le financement de jeunes entreprises offre un débouché, via des levées de fonds spectaculaires, mobilisant des millions d’euros en quelques minutes.
Selon lorientlejour.com : « Ça reste quelque chose de très nouveau. Y compris pour nous », reconnaît Tristan Collombet, PDG et fondateur de DomRaider, devenu l’un des premiers groupes français à lancer une telle opération.
Les crypto-monnaies ne sont régies par aucune banque centrale ou aucun gouvernement, mais servent à une vaste communauté d’utilisateurs pour payer des services, des marchandises ou acheter d’autres devises. DomRaider, qui organise la vente aux enchères d’adresses expirées de sites internet, compte lever jusqu’à 35 millions d’euros (près de 42 millions de dollars) en créant sa propre crypto-monnaie.
Ces opérations sont de moins en moins marginales, après une croissance exponentielle : le site CoinDesk, spécialiste des crypto-monnaies, évalue à 1,5 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars) les sommes levées, dont environ 80 % en 2017. Elles se revendiquent entre le financement participatif, avec un public séduit par un projet, et les introductions en Bourse, les sponsors de la crypto-monnaie attendant aussi un retour sur investissement.
Le nom consacré de ces opérations, « Initial Coin Offerings » (ICO), est calqué sur les « Initial Public Offerings » (IPO), terme anglais pour les introductions en Bourse. « Les montants importants des ICO s’expliquent souvent par le fait (que) quelques millionnaires en bitcoins (…) préfèrent ce type de projet plutôt que convertir leurs bitcoins pour investir dans l’économie traditionnelle », avance Thibault Verbiest, associé au cabinet DS Avocats et spécialiste de la dématérialisation des services financier.
Car, dans l’univers en plein essor des crypto-monnaies, les plus-values sont parfois spectaculaires. Une personne ayant acheté de l’emblématique bitcoin début 2017 a presque quadruplé son investissement. Le cours de l’ether, la plus utilisée dans les ICO, a été multiplié par quasiment 40.
La jeune histoire des ICO compte des réussites flamboyantes. Le moteur de recherche Brave, projet d’un ancien de Mozilla, a recueilli en juin 35 millions de dollars en quelques minutes. Mais il y a aussi des cauchemars : pour son ICO en juillet, le compteur de la plateforme d’échanges CoinDash est resté obstinément bloqué à zéro.
Des pirates avaient détourné l’équivalent de 7,3 millions d’euros (près de 8,7 millions de dollars). Le fonctionnement même de l’ICO n’a pas été remis en cause. La faille venait du site de CoinDash et non de la technologie utilisée sur le modèle « blockchain », sorte de planche à billets virtuelle qui sous-tend toutes les crypto-monnaies par le principe d’un registre public et infalsifiable ».